Auteur
Gillet Philippe
Résumé
L’article examine en quoi et comment l’existence d’une industrie spécifique et de ses principaux outils de contrôle de gestion peut être expliquée par les théories des sciences de gestion, en l’occurrence les théories liées à la théorie du mandat (agence) et plus spécifiquement à la notion de dédouanement ainsi qu’à la théorie de l’isomorphisme des organisations de Powell et DiMaggio. En effet l’existence des sociétés d’Asset Management dans un contexte d’efficience des marchés financiers peut-être surprenante. Elle ne permet en effet aucune plus-value pour les clients de ces firmes et restent contraintes, pour des performances essentiellement dues au hasard, d’acquitter des frais de gestion élevés. Ce paradoxe ne peut être expliqué que par le besoin des investisseurs institutionnels de montrer à leurs propres mandants que leurs actions sont irréprochables. De même, l’attribution de performance n’a d’autre objectif pour la société de gestion qu’elle a tout mis en oeuvre pour maximiser la rentabilité de la gestion qu’elle effectue.
Auteur
Vigliano Marie-Hélène
Résumé
Cet article s’intéresse au rôle du contrôle exercé par le conseil d’administration dans la détermination de la rémunération des dirigeants français. L’ancrage théorique de cet article est celui de la théorie de l’agence, théorie dominante dans l’étude des déterminants de la rémunération des dirigeants. Partant du constat que peu de recherches françaises ont étudié les déterminants de la rémunération des dirigeants, nous répliquons la recherche de Boyd (1994). L’hypothèse testée est la suivante : la rémunération des dirigeants est inversement reliée au niveau de contrôle exercé par le conseil d’administration.
L’intérêt de cet article est donc de compléter la littérature existante, principalement anglo-saxonne, en apportant des résultats issus d’un contexte différent : le contexte français. La question que nous nous posons est la suivante : retrouvons-nous, en France, dans un contexte économique, politique et culturel différent, les résultats mis en avant par la littérature anglo-saxonne ? Une méthodologie quantitative, fondée sur les modèles d’équations structurelles (PLS graph), est déployée afin de tester notre hypothèse : le contrôle du conseil d’administration est considéré comme une variable latente mesurée par cinq indicateurs formatifs.
Nos résultats montrent deux points essentiels. En premier lieu, nous confirmons que, dans un contexte français, le niveau de rémunération des dirigeants est inversement relié au niveau du contrôle exercé par le conseil d’administration. En deuxième lieu, nous montrons que tous les indicateurs mesurant le niveau de contrôle exercé par le conseil d’administration ne sont pas significatifs.
Ainsi, cet article combine des apports à la fois empiriques (première recherche française testant cette hypothèse) et méthodologiques (utilisation des équations structurelles).
Auteur
Guallino Gabrie
Résumé
L’objectif de la présente étude est de comprendre quel est l’impact des conditions d’acquisitions sur la probabilité de désinvestissement d’une acquisition réalisée en 1994. En effet, les recherches sur le désinvestissement portent sur trois grands champs de recherches : les réactions boursières suite aux désinvestissements, les typologies de désinvestissements, les causes du désinvestissement. Notre question centrale de recherche dans le présent article est : les conditions d’acquisition ont-elles un impact sur la probabilité future de désinvestissement ? Nous avons cherché à mesurer sur un échantillon de 240 opérations réalisées aux Etats-Unis en 1994 quel pouvait être le lien entre des variables liées aux conditions d’acquisition et le possible désinvestissement futur d’une partie de ces acquisitions (19,72% de l’échantillon). Pour cela nous avons, comme condition d’acquisition, mesuré l’impact de la taille relative, de la différence de métier, du caractère international de l’opération et de la méthode de paiement. Grâce à une régression logistique nous avons testé la force du lien entre le désinvestissement et ces quatre variables. Les résultats montrent que seule la différence dans le métier entre les deux entreprises a un impact fort et statistiquement significatif sur la probabilité future de désinvestissement. Des implications pour la recherche et des implications managériales en découlent.
Auteur
Gharbi Héla
Résumé
Prenant acte de l’inefficacité potentielle des mécanismes de contrôle, nous nous proposons d’en étudier un en particulier : l’actionnariat salarié. Il s’agit d’identifier le rôle de l’actionnariat salarié dans le cadre des stratégies d’enracinement des dirigeants. S’inscrivant dans une perspective systémique et prenant acte de l’interdépendance entre les mécanismes de contrôle (Agrawal et Knoeber, 1996), nous nous proposons en outre d’étudier l’influence du conseil d’administration et/ou de surveillance sur la nature de la relation entre l’actionnariat salarié et l’enracinement des dirigeants. Nous adoptons, à cet effet, une approche quantitative reposant sur une méthodologie hypothético-déductive. Fondée sur un échantillon moyen de 167 entreprises françaises cotées et sur des régressions logistiques, l’analyse explicative de notre recherche confirme la possibilité d’enracinement des dirigeants via l’actionnariat salarié sous certaines conditions et souligne l’influence médiatrice du conseil d’administration ou de surveillance.
Auteurs
Hollandts Xavier
Guedri Zied
Résumé
Le lien entre actionnariat salarié et performance de l’entreprise fait toujours débat dans la littérature comme le montre un article récent [Faleye et alii 2006]. Afin de clarifier ce lien, nous suggérons que l’existence des résultats variés peut être due à la présence de variables modératrices, qui n’ont pas encore été prises en compte et qui peuvent influencer cette relation. Dans cet article, nous examinons empiriquement l’effet modérateur d’une variable additionnelle : la représentation des salariés au sein du conseil d’administration. Les résultats, basés sur une étude empirique portant sur un échantillon de 152 entreprises, montrent que la relation entre actionnariat salarié et performance semble être curvilinéaire et que, d’autre part, la représentation des actionnaires salariés au conseil d’administration modère systémiquement et négativement cette relation (et ce quelle que soit l’origine de l’administrateur « actionnaire salarié », syndicaliste ou représentant exclusif de l’association d’actionnaires salariés).
Auteurs
Igalens Jacques
Frederique Déjean
El-Akremi Assaad
Résumé
Cette étude porte sur les conséquences de la diversité des systèmes économiques et sociaux sur la performance sociale des entreprises (PSE). A partir de la typologie des modèles de capitalisme développée par Amable (2005), nous identifions cinq groupes de pays au sein desquels nous nous intéressons aux spécificités de la PSE. Nous postulons que les résultats de la PSE sont en partie liés à l’appartenance de l’entreprise à un système économique et social. La PSE est mesurée sur la base des notes fournies par l’agence européenne de notation extra-financière Vigeo Nos résultats démontrent l’influence de la nature du système économique et sociale sur la PSE, confirmant ainsi l’importance de ce facteur pour expliquer les différences de notations sociétales.
Auteur
Wirtz Peter
Résumé
Depuis 1995, en France, nous assistons à l’institutionnalisation d’un corps de règles souvent qualifié de « meilleures pratiques » de gouvernance d’entreprise. Le discours sur ces pratiques est d’inspiration anglo-saxonne et met fortement l’accent sur des mécanismes censés réduire les comportements intéressés de la part des dirigeants pour éviter une spoliation des actionnaires. Au moment de leur arrivée, les « meilleures pratiques » représentent une innovation pour le cadre institutionnel français en matière de gouvernance d’entreprise. Cet article cherche alors à mieux comprendre la gestion rhétorique de l’attrait psychologique des nouvelles règles. S’appuyant sur une démarche d’analyse initialement développée par Fanto (2001, 2002) pour repérer un certain nombre de facteurs psychologiques dans des textes faisant la promotion d’une (ou d’un ensemble de) pratique(s), la présente contribution apprécie la robustesse des résultats obtenus par Fanto (2002) pour les codes de bonne conduite français, tout en rajoutant une dimension processuelle. Nos résultats montrent alors que l’intensité et le statut des différents facteurs psychologiques repérés sont fonction de l’avancement du processus d’institutionnalisation du discours.
Auteur
Karoui Lotfi
Résumé
La PME ne semble pas avoir bénéficié d’un grand intérêt quant aux rôles, composition et contribution de leur conseil d’administration (CA). La recherche sur cet organe a été, en effet, dominée par le cadre d’analyse de la théorie de l’agence et a attribué une attention quasi exclusive à la grande firme cotée (ex. Zahra & Pearce, 1989 ; Johnson & al., 1996 ; Charreaux, 2000 ; Huse, 2003 & 2005 ; Daily et al. 2003 & 2005). Pourtant la théorie des ressources et celles cognitives, entre autres, ont été d’un grand apport quant à l’émergence d’une littérature traitant de la diversité des rôles des CA. Ces derniers peuvent être considérés comme une ressource organisationnelle alternative en ce sens que quel qu’en soit le rôle retenu, il existe différentes possibilités de l’accomplir. À partir de ce constat, et même si le cadre institutionnel et réglementaire attribue des rôles étendus au conseil d’administration, dans la réalité des entreprises, la coalition dominante au sens de Cyert & March (1963) peut décider de lui substituer d’autres mécanismes ou d’autres ressources et ainsi définir un cadre d’intervention plus ou moins étendu. La question de l’activation et ses déterminants semble ainsi émerger distinctement. L’objectif de ce papier est double. Dans un premier temps, il s’agit de mettre en exergue la diversité des rôles des conseils d’administration dans les PME contrairement à la thèse dominante de la théorie de l’agence. Dans un second temps, nous tentons de dégager des profils d’activation du CA dans les PME. A partir d’une étude empirique portant sur un échantillon exploitable de 83 entreprises françaises de 50 à 500 salariés, et à l’aide d’une analyse factorielle, nous dégagerons 4 rôles majeurs mettant ainsi en évidence un rôle peu discuté dans la littérature sur la gouvernance et que nous avons qualifié de management du ‘leadership stratégique’.Par ailleurs, nous montrons, d’un coté, que les CA dans les PME sont majoritairement actifs, et de l’autre, grâce à une double classification, que les profils d’activation sont très variés oscillant entre la chambre d’enregistrement et le CA maximaliste véritablement impliqué dans tous les domaines de la gouvernance d’entreprise. Sur les 83 entreprises de notre échantillon, nous avons pu dégager 8 profils d’activation bien distincts que nous discuterons à la fin de ce papier.
Auteur
Denis Jean-Philippe
Résumé
L’AIMS a ouvert son congrès 2005 sur le thème « les marchés font-ils la stratégie ? ». C’est en effet, peut-être, la seule question réellement d’importance à l’heure où le capitalisme, idéologie sans concurrence depuis la chute du mur de Berlin, est devenu total pour reprendre le titre de l’ouvrage de J. Peyrelvade. Total car à vocation désormais mondiale à l’heure de l’affaissement des frontières, du déclin des Etats-nations et faute d’existence sur le marché des idéologies d’une quelconque concurrence sérieuse aujourd’hui. Total peut-être surtout en raison de la multiplication des remèdes de gouvernance à vocation disciplinaire, inscrits dans la lignée de la théorie positive de l’agence (TPA). Remèdes dont il est souhaité qu’ils soient administrés de manière identique et uniforme partout dans le monde.
Si l’on prend au sérieux le propos de J. Peyrelevade, la recherche en gestion, singulièrement en stratégie, se doit de contribuer à l’analyse des effets, dans leur profondeur et leur diversité, de cette « victoire » idéologique du capitalisme et de son corollaire, la financiarisation de l'acte entrepreneurial. On est loin de la prise de pouvoir par la technostructure analysée par J. Galbraith, laquelle légitimait pourtant les enseignements comme les techniques de la gestion et justifiait son ambition scientifique. L’objectif de cet article est d’apporter sa pierre à une telle réflexion quant aux conséquences, mais aussi aux risques associés, de la prise de contrôle par la TPA de la définition des principes et critères d’une gestion efficace de l’entreprise.
Auteurs
Lantin François
Roy Pierre
Résumé
Cette recherche vise à explorer une nouvelle piste de réflexion sur les comportements des grandes entreprises dans un contexte de financiarisation des stratégies. Elle s'attache ainsi à traiter une question de recherche inédite en Sciences de Gestion en mettant en lumière et en précisant le rôle des agences de notation financière dans les modalités de croissance externe des entreprises. La notation financière (ou rating) représente l’évaluation exprimée en lettres du risque de non remboursement d’un émetteur d'emprunt obligataire. La problématique retenue concerne l’impact d'une baisse potentielle de cette note sur les stratégies de rachat externe des firmes. Le traitement du cas empirique a été effectué sur la base de données secondaires quantitatives et qualitatives issues de bases de données économiques et financières et en ayant recours à la méthodologie de l'étude de cas et de l’étude d’événements. La réflexion engagée prend appui sur les récents événements intervenus au sein du secteur de l’acier et, en particulier, l'opposition entre Arcelor et ThyssenKrupp pour la prise de contrôle du canadien Dofasco au début de l'année 2006. L’analyse sectorielle et stratégique réalisée souligne l'importance et la pertinence du rachat pour ces deux firmes au regard des synergies visées, mais l'analyse financière, et notamment l'étude de la structure financière, montre à quel point l'opération aurait réduit la flexibilité financière de ThyssenKrupp. En réalisant sa propre analyse à la fois qualitative et quantitative, et en bénéficiant d'informations non publiques, l'agence de notation Standard and Poor's a joué un rôle déterminant. En effet, en menaçant officiellement de baisser sa note de crédit et de la faire basculer de la catégorie investissement à la catégorie spéculative, elle a conduit les dirigeants de ThyssenKrupp à ne pas s'aligner une nouvelle fois sur la proposition d'Arcelor. Enfin, l'analyse des réactions du marché boursier aux annonces des agences de notation nous conduit à mieux comprendre le rôle joué par ces nouveaux acteurs, et à justifier leur existence même au travers du cas d'une annonce de rachat puisqu'ils permettent à tous les investisseurs de connaître à l'avance l'impact financier de cette opération.
Auteurs
Mansouri Nader
Peretti Jean Marie
Résumé
L’objectif de cette communication est d’étudier les incitations tétranormatives à la gestion des résultats sous l’angle de la théorie socio-économique développée par Savall & Zardet (2005). Ce papier recherche présente à travers une revue de littérature l’impact négatif de la tétranormalisation mal intégrée sur la performance globale de l’entreprise comme une source de motivation à la gestion des résultats, et offre une étude de cas du Groupe LVMH à travers l’analyse de son rapport annuel et son rapport de développement durable.
Auteur
Cartier Jean-Baptiste
Résumé
L’objectif de cet article est de construire et tester un modèle théorique expliquant le choix de la SAS comme mode de gestion des filiales exclusives des grands groupes. Cette recherche s’inscrit à l’intersection du droit et de la gestion, ou plutôt, étudie le droit comme moyen de comprendre et d’améliorer la gestion et donc la performance des organisations.
La théorie positive de l’agence (TPA) cherche principalement à comprendre les effets des modifications de l’environnement contractuel (ici juridique) et des techniques de surveillance et de dédouanement sur la forme des contrats et la survie des organisations. Elle cherche à expliquer les formes organisationnelles comme mode de résolution des conflits, ou plutôt de réduction des coûts induits. Dans ce cadre théorique, l’information joue un rôle fondamental pour améliorer la coopération entre agents (issue de toute relation contractuelle), source de coûts d’agence. C’est pourquoi, l’amélioration de la diffusion de l’information suite à la transformation des filiales à 100% en SAS, devrait signifier une amélioration de l’efficience, à travers une réduction des coûts d’agence. Ainsi l’application de la théorie de l’agence à cette forme organisationnelle particulière permet-elle d’en expliquer la performance accrue ?
Cette réflexion, menée en terme d’avantages/coûts, s’appuie sur le principe de sélection naturelle (seules les organisations efficaces survivent à terme). Elle doit donc conduire à observer et comprendre les choix de formes juridiques différents.
La pertinence empirique du modèle, visant à expliquer le recours à la SAS, se fera à travers l’utilisation de l’Analyse en Composante Principale sur les résultats d’une enquête, portant sur 170 grands groupes (français et étrangers) ayant des filiales en SAS.
Auteurs
Schindler Aude
Dudezert Aurélie
Résumé
A l’heure des pôles de compétitivité et de la concurrence internationale, le pilotage de la performance est l’une des principales priorités des entreprises. Cette performance n’est plus uniquement l’image de critères économiques, mais intègre également d’autres dimensions : sociale, environnementale, scientifique, humaine, éthique… Ces différentes dimensions peuvent être appelées les valeurs de l’entreprise. Les critères de performance sont quantitatifs ou qualitatifs et évoluent au cours du cycle de vie des produits (biens et services) et des organisations. Les méthodes et outils d’évaluation de la performance et d’aide au pilotage existants révèlent leurs limites face à ces aspects multicritère et dynamique. Notre recherche-action s’intéresse à trouver un outil opérationnel d’aide au pilotage multicritère des entreprises innovantes, adapté à notre cas d’application, le centre de recherche intégré MIRCen (Molecular Imaging Research Centre), pôle de compétence en imagerie médicale préclinique dédié à la thérapie génique, cellulaire et médicamenteuse, dont l’ouverture est prévue mi-2008 au CEA (Commissariat à l’Energie Atomique) de Fontenay-aux-Roses (France – 92). Ce pôle de recherche, développé par le CEA et rattaché au pôle de compétitivité Medicen Paris Region, est en cours de conception.
De nombreuses écoles existent en stratégie. Toutes portent un regard différent sur la source réelle de l’avantage concurrentiel d’une entreprise : en particulier, positionnement par rapport à l’environnement ou atouts internes. La tendance actuelle est de concilier ces approches et de choisir une stratégie hybride. Mais les méthodes et outils disponibles (Balanced ScoreCard, Activity Based Management, Management par la valeur…) ne permettent pas de prendre en compte tous les aspects de la complexification de l’évaluation de la performance : en effet, ils n’intègrent pas toutes les valeurs possibles, ni toutes les parties prenantes des entreprises. L’approche systémique, particulièrement adaptée à l’étude d’objets complexes, ouvre de nouvelles voies d’aide au pilotage.
Cet article propose une méthode de modélisation et d’analyse de la création de valeurs des entreprises innovantes, appelée SCOS’D (Systemics for Complex Organisational Systems’ Design), qui s’appuie sur une approche systémique. Nous l’avons appliquée sur notre cas d’étude : le centre de recherche intégré MIRCen. Partant des objectifs généraux de ce centre, cette approche permet de caractériser les systèmes et processus à mettre en place pour y répondre et d’évaluer la création de valeurs de chacun de ces processus. Cette méthode systématique et intégratrice est en cours d’application à d’autres cas d’étude. Elle est accompagnée d’un outil opérationnel d’aide au pilotage multicritère, SCOS’C² (Systemics for Complex Organisational Systems’ Command and Control). L’approche adoptée a différentes voies d’utilisation possibles : par exemple, aide au pilotage, mise en place d’un système d’indicateurs de performance ou méthodes de valorisation de la recherche. Elle ouvre de nouvelles perspectives pour le pilotage stratégique multicritère des entreprises innovantes.
Auteurs
d’Andria Aude
Chalus-Sauvannet Marie-Christine
Résumé
La recherche porte sur le rôle de la veille sur les ressources humaines (VRH) dans les pratiques de veille stratégique (VS) en PME/PMI. Notre questionnement se focalise sur la compréhension, avec ses difficultés et ses limites, qu’apporte le support de la fonction Ressources Humaines dans l’accompagnement de la veille stratégique en PME/PMI.
Une étude exploratoire a été réalisée auprès de cinq cas de PME/PMI dans des secteurs différents (services et industrie). Les résultats sont présentés ici et mettent en avant les liens entre les RH dans le cadre d’un dispositif de veille stratégique. Pour autant, il ne semble pas y avoir de lien entre l’existence d’un service RH formel et les pratiques de veille stratégique. Enfin, il est nécessaire de faire référence à la dimension collective de la veille stratégique et notamment la synergie et l’articulation collective des contributions individuelles.
Auteur
Louizi Amir
Résumé
La notion de la gouvernance d’entreprise fait l’objet d’un regain d’intérêt depuis quelques années en raison de la faillite spectaculaire et des pertes importantes de quelques grandes entreprises (Enron, Worldcom, Vivendi…). Etant donné l’importance des pratiques de gouvernance d’entreprise et leur effet considérable sur la réputation et la valeur de la firme, les investisseurs sont devenus très attentifs aux règles de gouvernance d’entreprise appliquées par celles dont ils sont actionnaires. Dans le but d’étudier l’impact de la gouvernance sur la performance des entreprises française, nous étions amenés à calculer un score de gouvernance pour ces entreprises. Les résultats obtenus montrent que les firmes françaises interrogées possèdent un indice de gouvernance d’entreprise de 65,7 %. En effet, la plupart des entreprises montrent un degré de conformité assez satisfaisant avec les principes de gouvernance d’entreprise de l'OCDE. Ajoutons que nous avons pu identifier des liens entre les différents scores de gouvernance et la performance des firmes.
Auteur
Marc Amblard
Résumé
La mesure de la performance revêt une dimension essentielle au sein de toute organisation dont l’existence dépend de l’efficience. Le concept est cependant loin d’être unidimensionnel ; il existe, pourrait-on dire, autant d’approches de la performance que de parties prenantes : performances économique, technique, humaine, environnementale, citoyenne, éthique… Chacun la construit en fonction des objectifs qu’il assigne à l’organisation. Pour notre part, nous avons choisi de consacrer cet article à sa dimension financière. La comptabilité en tant que système de mesure nous en fournit plusieurs indicateurs dont le plus connu et le plus exposé du fait de sa position centrale est le résultat net comptable. Compte tenu des enjeux managériaux qu’il implique, ce solde final fait l’objet de toutes les attentions lors des assemblées générales mais aussi des publications financières. Son influence est telle que nombre de décisions majeures dépendent de son montant constaté ou attendu : embauches ou licenciements, investissement ou abandon d’activité, restructuration, acquisition, fusion …
Empruntant au courant conventionnaliste ses méthodes et son axiomatique, cette étude tente alors de projeter sur le résultat comptable un éclairage renouvelé ; l’indicateur se dévoile alors pour apparaître non plus comme un solde fiable et objectif mais comme un reliquat dont la détermination est modelée par des mécanismes sociaux qui échappent à l’interprétation contractualiste largement prédominante. L’analyse par les conventions nous invite ainsi à découvrir les dispositifs cognitifs qui guident le praticien dans la résolution de problèmes liés à la représentation comptable. Si elles le soustraient à l’incertitude de la modélisation, les conventions ne peuvent toutefois prétendre à la neutralité des solutions proposées. Résultat de tensions diverses, d’influences culturelles, idéologiques et politiques, elles orientent inévitablement l’utilisateur dans un schéma de pensée très orienté. Le bénéfice net apparaît alors moins comme la performance dégagée par les activités marchandes de la firme que la variation de la richesse de ses propriétaires, destinataires implicites du modèle. Animés par le seul intérêt scientifique, ces travaux ont cherché à montrer que tout dispositif de mesure est indissociable de son contexte social. A cet égard, la propriété privée, méta convention qui régente le rapport que l’être entretient avec les objets conditionne inévitablement la façon dont la performance est évaluée. En accordant la légitimité souveraine (que cet article ne conteste pas) aux détenteurs des droits de propriété, nous acceptons leur créance résiduelle comme mesure finale du profit de la firme et partant comme indicateur privilégié de son efficacité. Il semble pourtant que cette acceptation s’est dissipée dans l’esprit des convenants pour se transformer peu à peu en une vérité qu’on ne songe même pas à discuter. Au demeurant, c’est bien là le propre d’une convention que de guider l’individu dans la résolution d’un problème jusqu’à faire disparaître le problème lui-même, de sorte qu’aucune question ne se pose et que la voie à suivre s'ordonne comme une évidence.
Auteurs
José Allouche
Bruno Amann
Pierre Garaudel
Résumé
Cette recherche s’inscrit en prolongement des études antérieures examinant la spécificité des entreprises familiales en termes de performance et de politique financière. La méthodologie des échantillons appariés est employée afin d’examiner dans quelle mesure le signe et l’ampleur des différences observées varient selon que la comparaison porte sur des entreprises cotées ou sur des entreprises non cotées et selon la part du capital détenu par le bloc familial. L’attention est par là même portée sur l’articulation entre modalités du contrôle familial et spécificité des entreprises familiales, tout à la fois en considération de l’incidence des modalités du contrôle familial sur le comportement des entreprises et en considération de la façon dont les caractéristiques financières influent sur l’évolution du contrôle familial. Les résultats corroborent ceux des précédentes études concluant que les entreprises familiales, comparées aux entreprises non familiales, se caractérisent par des meilleurs indicateurs de performance économique et financière ainsi que par une meilleure situation financière en termes de liquidité et de solvabilité. Cette tendance générale s’avère néanmoins modérée par les modalités et les conditions d’exercice du contrôle familial. Ainsi, la cotation en bourse se traduit par une accentuation des différences de moyennes concernant les indicateurs de performance mais par une diminution des différences concernant les indicateurs de structure financière. En outre, s’agissant des indicateurs de performance, les entreprises familiales détenues à moins de 50% par les actionnaires familiaux se distinguent beaucoup moins nettement des entreprises non familiales. Ces résultats, considérés globalement, tendent à corroborer l’idée d’un fort pouvoir explicatif de la théorie de la hiérarchie des moyens de financement lorsqu’elle est appliquée au cas des entreprises familiales. Il semble notamment que, parmi ces dernières, la décision d’entrée en bourse concerne prioritairement des entreprises avec des perspectives importantes de croissance et de développement mais pour lesquelles les possibilités de financement par la dette ne sont plus suffisantes pour saisir les opportunités d’investissement.
Auteurs
Lacoste Denis
Lavigne Stéphanie
Rigamonti Eric
Résumé
Cet article s’inscrit dans le débat sur l’influence des structures actionnariales sur les décisions stratégiques des firmes. Ce débat oppose d’une part les tenants de la théorie de l’agence qui soulignent l’existence d’une relation entre la structure actionnariale et la stratégie de diversification (Amihud et Lev, 1981, 1999 ; Denis, Denis, Sarin, 1997, 1999) et, d’autre part, des chercheurs qui démontrent l’indépendance de ces deux variables (Lane, Cannella, Lubatkin, 1998, 1999). Ces derniers s’appuient sur d’autres cadres théoriques (stewardship theory) qui relativisent les conflits d’intérêts entre actionnaires et dirigeants. Plus précisément, nous cherchons à montrer l’influence de la part du capital détenue par les dirigeants, les blocs de contrôle d’actionnaires et les investisseurs institutionnels sur les stratégies de diversification reliée et non reliée. L’étude porte sur les entreprises du CAC 40 avec deux années d’observation 2004 et 2006. Les résultats montrent en particulier que (i) les entreprises dans lesquelles les dirigeants ont une part importante du capital ont tendance à s’engager dans des diversifications non reliées (ii) les entreprises caractérisées par la présence de blocs de contrôle suivent des stratégies de diversification reliée (iii) les stratégies de diversification des firmes sont indépendantes de la part du capital détenu par les investisseurs institutionnels. Cette recherche confirme en grande partie, dans un autre contexte et avec une méthodologie différente, les résultats des tenants de la théorie de l’agence et infirment ceux de l’approche « stewardship ». Les résultats concernant l’influence négligeable des investisseurs institutionnels permettent de nourrir le débat autour de leur influence sur le périmètre des firmes et appellent de nouvelles recherches pour mieux appréhender ce phénomène.
Auteur
Barrédy Céline
Résumé
Partant de l’orientation des récentes réformes sur la gouvernance des entreprises réservant une place et un important aux administrateurs externes, cette recherche théorique a pour ambition de montrer que les théories de l’agence, des ressources de base et de la dépendance envers les ressources, habituellement mobilisées pour étudier le rôle des administrateurs externes s’adaptent mal au cas des entreprises familiales cotées. En effet, elles s’établissent soit dans un cadre statique de contrôle, soit dans une dynamique qui ne permet pas de comprendre le processus d’intégration et d’adaptation de schémas mentaux distincts provenant de la famille d’une part et des administrateurs externes d’autre part, nécessaire à tout apport de ces acteurs externes.
Auteurs
Mogos-Descotes Raluca
Moskalu Violeta
Résumé
Ce travail de recherche exploratoire vise a présenter le travail empirique mené afin de développer un ensemble d’échelles pour l’analyse de l'environnement institutionnel des PME exportatrices, une «alternative viable pour explorer les différences d’ordre général entre les pays » (Busenitz, Gomez et Spencer 2000, p. 1000).
Des échelles de mesure des trois dimensions (normative, cognitive et régulatoire) de l'environnement institutionnel des PME exportatrices sont proposées suite à la réalisation de 10 entretiens exploratoires avec des PME exportatrices roumaines et 8 avec des PME exportatrices françaises de l’industrie textile et l’industrie des métaux.
Les échelles ont été testées auprès de 39 PME exportatrices françaises de l’industrie des métaux et elles s’avèrent consistantes. Ainsi, cette recherche propose à des chercheurs, dirigeants et décideurs publiques un outil de diagnostic qui permet de comparer la perception des programmes gouvernementaux de soutien, la connaissance généralisée en matière d'exportation de PME aussi bien que le statut social des activités d'exportation au sein d’un pays. Les implications et les limites de l’utilisation de cet instrument de mesure sont discutées en détail.
Auteurs
Bodolica Virginia
Spraggon Martin
Résumé
Le but principal de cet article théorique est d’approfondir notre compréhension des relations entre les actionnaires et les administrateurs des sociétés. Plus particulièrement, nous nous proposons de bâtir une mesure composite d’indépendance des conseils d’administration qui devrait leur permettre de remplir plus adéquatement leurs responsabilités de surveillance des activités des dirigeants et de répondre aux attentes des actionnaires, notamment en matière d’amélioration de la performance organisationnelle. Le dédoublement des rôles assumés par les administrateurs, qui peuvent agir à la fois comme des principaux et des agents, nous amène à prendre en considération plusieurs caractéristiques des conseils permettant d’assurer leur indépendance par rapport à la direction. Nous croyons ainsi que la mesure composite d’indépendance des conseils est multidimensionnelle et doit être construite à partir de plusieurs variables différentes incluant non seulement des attributs structurels des conseils d’administration (ex. ratio d’administrateurs non reliés, séparation des postes, taille du conseil, distance démographique en termes d’âge et de niveau de scolarité et proportion d’administrateurs en poste avant la nomination de l’actuel PDG) mais aussi des mécanismes de rémunération des administrateurs (ex. valeur monétaire de la rémunération fixe, valeur des actions détenues par les membres du conseil et proportion de la rémunération versée en actions sur la rémunération fixe). La construction de cette mesure composite nous permettra de contribuer à l’avancement des connaissances dans le domaine de gouvernance d’entreprise de plusieurs façons. D’abord, nous pourrons comprendre quel amalgame d’attributs structurels des conseils et de mécanismes de rémunération des administrateurs permet d’optimiser la performance organisationnelle. Puis, en nous appuyant sur un cadre conceptuel élargi, nous pourrons démontrer la complémentarité de quatre théories (ex. de l’agence, institutionnelle, politique et de dépendance des ressources) pour l’exploration des questions de gouvernance sous plusieurs angles différents. Enfin, lors d’une étude empirique ultérieure, nous pourrons produire des résultats spécifiques au contexte canadien, alors que les recherches précédentes ont été menées aux États-Unis et en Angleterre, des milieux ayant des législations, des institutions et des normes de rémunération des administrateurs différentes.