Auteurs
Bares Franck
Jacquot Thierry
Résumé
Cet article s’entend comme une contribution à l’analyse de la dynamique relationnelle existante au sein d’une équipe entrepreneuriale en phase projet.
Il s’appuie sur une approche cognitive de la stratégie, basée sur les schémas interprétatifs, les représentations et la vision des dirigeants.
A partir d’une méthodologie originale, l’analyse de discours (lexicale et thématique), non encore mobilisée en entrepreneuriat, les auteurs mettent en exergue le fonctionnement d’une équipe et les risques de crise inhérents à la période considérée.
Cette construction pose la question de l’accompagnement amont, avant la création effective de l’entreprise.
Méthodologie de la recherche :
- Suivi du projet tout au long de la période projet ;
- Regards croisés de quatre porteurs (étudiants ingénieurs) ;
- Analyse lexicale à partir du logiciel Tropes et entretiens semi-directifs.
Auteurs
Sonia Khiari
Yao Amewokunu
Résumé
Avec l’accroissement du nombre des créations d’entreprises innovantes, il apparaît comme important d’améliorer la compréhension de ce phénomène entrepreneurial. Nombre de travaux se sont intéressés à l’étude des déterminants de la création d’entreprises innovantes, mais très peu de recherches ont eu pour objectif l’étude des facteurs susceptibles d’expliquer les choix stratégiques de la nouvelle entreprise innovante.
Ce type de création peut prêter à confusion et laisser penser que seules les caractéristiques propres à l’entrepreneur seraient à l’origine de ses créations ou en seraient les conditions nécessaires et suffisantes. Cette perspective volontariste du phénomène, se heurte de plus en plus à une série de recherches qui soulignent l’impact déterminant du contexte, ou ce que l’on qualifie également de ‘milieu’ ou ‘écosystème’, sur les choix effectués par la nouvelle entreprise innovante, ce qui laisse entendre une approche plutôt déterministe du phénomène.
Face à ses points de vue contrastés, nous envisageons par commencer à identifier les principaux attributs théoriques qui sous-tendent les deux logiques volontariste versus déterministe et de poursuivre par une réflexion sur la pertinence d’une approche transversale qui semble mieux éclairer la dimension de création symbiotique des nouvelles entreprises innovantes, dimension qui associe et les caractéristiques propres au porteur de projet et celles inhérentes à l’environnement de création.
Auteur
Laviolette Eric Michael
Résumé
Cet article vise à comprendre les enjeux et les modalités de l’essaimage en PME. A partir de huit cas d'essaimage au sein de six PME, trois enjeux et modalités sont analysés : l’innovation ex-croissante, l’externalisation incrémentielle et la GRH transfrontalière. Il est démontré que l’essaimage permet de résoudre certains dilemmes spécifiques de la PME et qu’en retour, l’inflexion stratégique et la modularité stratégique, également typiques de la PME, contribuent à faciliter son développement organisationnel par essaimage.
Auteurs
Tremblay Maripier
Gasse Yvon
Résumé
Considérant l’importance de l’entrepreneuriat dans le développement des économies, les milieux d’enseignement supérieur (collèges et universités) sont amenés à jouer un rôle de plus en plus actif, notamment en offrant formation et support à leurs étudiants de façon à rendre la carrière entrepreneuriale plus accessible. Il est aussi aujourd’hui connu que le comportement entrepreneurial est fortement influencé par les valeurs, attitudes et croyances des individus, de nombreux chercheurs en ayant fait la démonstration. Bien que plusieurs études se soient penchées sur la mesure des intentions entrepreneuriales des étudiants universitaires, encore peu ont cherché à comprendre comment les antécédents des étudiants influencent leurs croyances et perceptions, ces dernières les prédisposant à créer une entreprise, créer leur propre emploi ou avoir l’intention d’en faire autant. Cet article présente les résultats d’une étude réalisée dans le but de mieux connaître les croyances, attitudes et intentions des étudiants de niveau collégial et universitaire et de faire ressortir l’impact de leurs antécédents sur ces mêmes dimensions. Les résultats font ressortir l’influence des modèles entrepreneuriaux, de l’expérience entrepreneuriale, du domaine de formation et du milieu d’origine sur les croyances des étudiants à l’égard de l’entrepreneuriat, leurs aspirations professionnelles, de même que la perception de leur capacité à entreprendre.
Auteurs
Messeghem Karim
Fourquet-Courbet Marie-Pierre
Résumé
La grande distribution française, en tant que champ, a vécu un changement institutionnel avec la promulgation de la loi Dutreil, le 2 août 2005. Ce nouveau texte est le résultat d’un long processus qui a vu s’affronter différents groupes aux logiques opposées. Certains acteurs ont joué un rôle déterminant en prenant la parole. Au sein du groupe de la grande distribution, une voix s’est fortement faite entendre. Michel-Edouard Leclerc a participé activement au débat engagé sur la réforme de la loi Galland. Cet activisme institutionnel a contribué à ce changement et peut être qualifié, à ce titre, d’entrepreneuriat institutionnel.
L’objectif de cet article est de proposer une contribution à la compréhension du rôle de l’entrepreneur institutionnel dans le processus de changement institutionnel. Cette réflexion est ancrée dans le courant sociologique néo-institutionnel. Elle s’appuie sur une étude menée dans le champ organisationnel de la grande distribution française. L’analyse du discours de Michel-Edouard Leclerc sur son blog a permis de caractériser les stratégies rhétoriques adoptées pour légitimer le changement. Cette analyse qui se fonde sur les travaux français de la pragmatique de la communication a été réalisée à partir notamment du logiciel Tropes.
Auteurs
Boissin Jean-Pierre
Émin Sandrine
Herbert James I.
Résumé
Ce papier centre l’analyse sur les différences de sensibilité envers la création d’entreprise, d’étudiants Etats-Uniens et français. La recherche mesure leurs intentions de créer une entreprise mais aussi leurs attitudes envers la création d’une entreprise, leurs perceptions des normes sociales et leur sentiment de capacité à mener un processus entrepreneurial, et compare leurs croyances en vue d'identifier ce qui les distingue. Plus précisément, les valeurs professionnelles des étudiants (i.e. les caractéristiques professionnelles qu'ils valorisent), leurs visions de l'entrepreneuriat (i.e. les besoins qu'ils jugent satisfaits par l’entrepreneuriat), leurs degrés de confiance en leurs capacités à mener à bien les tâches jugées critiques pour la réussite d'un processus entrepreneurial sont examinées. Des analyses descriptives et comparatives (ANOVA) sont menées sur les résultats d'une enquête réalisée auprès de 315 étudiants Etats-Uniens de classes de management et marketing de Coles College of Business de l'Université de Kennesaw State (Etat de Géorgie) et de 340 étudiants français d'économie et gestion de l’Université PierreMendès France de Grenoble 2. Les résultats montrent, comme attendu, que l’intention de créer une entreprise est plus forte aux Etats-Unis qu’en France. L’analyse descriptive du désir de créer une entreprise des étudiants et de leur sentiment de capacité entrepreneuriale met en exergue des différences importantes de croyances entre ces deux populations.
Auteur
Hélène DELACOUR
Résumé
La théorie néo-institutionnelle souligne le rôle d’acteurs particuliers, les entrepreneurs institutionnels (EIs), dans le processus de légitimation de nouvelles activités ou pratiques. S’il existe des recherches s’intéressant aux actions menées par ces acteurs, aucune n’étudie de manière simultanée et détaillée les stratégies adoptées par deux types d’EIs de nature différente, une organisation et un individu, cherchant à légitimer une même et nouvelle solution. Une étude de cas longitudinale est menée sur le champ des tableaux interactifs en France pour pallier cette déficience. Les principaux résultats montrent qu’en raison de la forme de capital détenu et de leurs intérêts personnels, les deux EIs adoptent des stratégies différentes mais complémentaires pour légitimer cette nouvelle solution.
Auteurs
Messeghem Karim
Sammut Sylvie
Résumé
Accompagner les jeunes entreprises est aujourd’hui l’affaire de tous les élus tant aux plans local, régional que national. Quelle ville, quelle agglomération n’a pas son, voire ses réseaux spécialisé(s) en la matière ?
L’accompagnement que l’on trouve dans les pépinières d’entreprises doit, en sus de donner des armes intellectuelles pour mieux apprendre, comprendre et entreprendre, favoriser l’ouverture d’esprit des créateurs, l’investigation de l’environnement, et en faciliter l’accès. Elles peuvent, à ce titre, participer au processus entrepreneurial en diffusant des informations et en contribuant à améliorer la légitimité du créateur. Pour autant, toutes les pépinières ne sont pas égales dans l’accompagnement dispensé.
Cette réflexion adopte un double ancrage théorique : le paradigme de l’opportunité et le courant sociologique néo-institutionnel. Elle s’intéresse en effet au rôle de la légitimité dans la poursuite d’opportunités entrepreneuriales. Dans quelle mesure les pépinières d’entreprises peuvent-elles contribuer à améliorer la légitimité des créateurs tout au long du processus entrepreneurial.
Pour répondre à cette question, nous avons mené une étude exploratoire auprès d’une pépinière d’entreprises du sud de la France. Nous avons proposé une typologie des créateurs fondée sur la légitimité. Six créateurs ont participé à des entretiens en profondeur et tous ont manifesté à des degrés divers un profond sentiment d’isolement au sein même de la pépinière.
La charte des pépinières n’est ici pas respectée et la structure d’accompagnement se meut en structure d’hébergement et de prestations de services minimalistes. Elle enferme le créateur dans un isolement pesant. Se pose dès lors, la question de la pertinence de l’offre en matière d’accompagnement des créateurs et de son organisation au plan national.
Auteurs
Verstraete Thierry
Jouison Estèle
Résumé
La notion de Business Model est apparue avec la nouvelle économie et les fameuses « start-ups ».
Elle fait aujourd’hui l’objet d’une utilisation plus large et le monde académique s’en saisit pour en faire un objet d’étude. Le Business Model manque toutefois de théorisation, cette communication s’y essaye en convoquant trois corpus théoriques : la théorie des conventions, la théorie des parties prenantes et celle des ressources (RBV). Le contexte dans lequel la conceptualisation est construite est celui de la création d’entreprise. Le Business Model y apparaît comme un outil servant la mise au point du coeur du projet, considéré comme la première convention autour de laquelle des possesseurs de ressources s’accordent pour « s’embarquer » en affaires. La conceptualisation opérée apporte aux théories de l’entrepreneuriat et à la pratique par la mise au point d’une boîte à outils d’aide à la réalisation du business model.