Auteurs
Oudot Jean-Michel
Ménard Claude
Résumé
Nous analysons dans cet article une raison pour laquelle les parties à l’échange sont susceptibles d’aller au-delà des choix contractuels formels de façon à réduire l’impact des aléas. Dans des circonstances précises liées à la capacité de déterminer les responsabilités exactes des partenaires, nous montrons que ces derniers adoptent une stratégie d’équité. Nous développons notre approche théorique en complétant la théorie des coûts de transaction par la théorie de l’équité, et examinons de façon précise une base de données construite dans l’approvisionnement de défense.
Auteurs
Kechidi Med
Talbot Damien
Résumé
Nous nous proposons dans ce travail de décliner les différentes dimensions de la proximité pour rendre compte les dimensions institutionnelles et organisationnelles des relations inter-firmes. Nous appliquerons le cadre théorique ainsi conçu pour analyser les relations verticales entre Airbus et son réseau de sous-traitance. Pour ce faire, nous consacrons la première partie à un travail de définition et de mise en perspective des différentes formes de la proximité géographique, institutionnelle et organisationnelle. Le rôle dual de la proximité géographique, comme source de conflits et ressource pour l’action collective, est souligné. Nous montrons ensuite que l’institution génère une forme de proximité dite institutionnelle, qui renvoie pour les acteurs à des significations communes à partager et à la fixation de rôles complémentaires à jouer dans l’action collective. La proximité organisationnelle est quant à elle comprise comme une forme particulière de proximité institutionnelle qui articule coordination cognitive et coordination politique. Elle consiste, pour des acteurs a priori hétérogènes, à intégrer la communauté cognitive, c’est-à-dire à accéder à la mémoire de l’organisation composée de règles et de routines, et à intégrer la communauté politique, c’est-à-dire à s’insérer dans une structure de pouvoir. Dans une seconde partie, nous interrogeons ces définitions à travers la dynamique des relations de sous-traitance au sein du secteur aéronautique. Sur le plan de la coordination cognitive, les contraintes de production d'un avion posent une forte question de coordination d'un objet technique complexe : coordonner la conception et la réalisation des sous-ensembles et coordonner l'intégration des sous-ensembles au produit final. La configuration actuelle du réseau de sous-traitance d'Airbus est le résultat d’une rationalisation systémique opérée dès la fin des années 80, et basée sur une logique de décomposition de l'avion en sous-ensembles, qui a permis de définir une architecture de réseau fondée sur des blocs de savoirs et de savoir faire. Prenant en compte l'importance croissante de l'information et des savoirs dans la conception et la réalisation de produits complexes, l'organisation de la sous-traitance marque le passage d'une division technique du travail vers une division cognitive du travail. Sur le plan de la coordination politique, on assiste à une recomposition de la pyramide des approvisionnements en fonction des règles suivantes : une réduction drastique du nombre de fournisseurs directs; la généralisation des pratiques de risk-sharing ; une structuration hiérarchique du réseau.
Auteurs
Nicolas Neysen
Yves Wautelet
Youssef Achbany
Résumé
Guidée par sa volonté d’étudier comment les divers processus d’intermédiation sont affectés par les réseaux électroniques et comment ils évoluent au fil du temps, cette recherche poursuit un double objectif. Le premier, d’approche explicative, s’attache à l’étude de l’évolution de l’intermédiation électronique. Le but étant de percevoir dans quelle mesure le contexte propre à l’échange virtuel, influence le rôle de l’intermédiaire dans la réponse qu’il apporte aux besoins des acteurs concernés. En d’autres mots, il s’agit de vérifier si le fait d’être dans un univers dématérialisé est indépendant du statut et du rôle de l’agent intermédiaire. Le second objectif, de perspective descriptive cette fois, vise l’identification de formes d’intermédiation électronique venant concurrencer les types d’intermédiation plus traditionnels. La méthodologie suivie s’apparente, dans un premier temps, à une réflexion profonde sur la nature de l’intermédiation électronique avec une relecture de ses rôles et fonctions habituels. Dans un second temps, nous illustrons la problématique par trois études de cas complémentaires et relatives à des cybermédiaires reconnus comme étant des réussites commerciales sur Internet : iTunes Store, eBay et Meetic. En définitive, cet article cherche à dépasser l’hypothèse de réintermédiation en privilégiant une nouvelle voie, celle de l’infomédiation.
Auteurs
Fréchet Marc
Puthod Dominique
Résumé
Malgré le grand nombre de travaux existant sur les contrats relationnels, notamment au travers de la littérature sur les alliances, on dispose de peu d’information sur les moyens dont dispose une firme pour assurer au contenu des contrats une cohérence avec la collaboration envisagée. Pourtant, au travers des travaux inspirés du paradigme des ressources et des compétences, il est possible d’envisager l’existence d’une capacité de la firme à plus ou moins bien élaborer les projets de contrat. Avec l’intervention de différents acteurs, tels les juristes et les managers, les aspects contractuels de la négociation doivent permettre d’aligner au mieux les termes du contrat avec les caractéristiques de la transaction. L’originalité de cet article est de proposer l’étude empirique de la confection d’un contrat, à la fois au niveau global et au niveau de ses intervenants. A partir du cas d’une entreprise nous étudions l’impact de des ressources et des connaissances affectées à l’élaboration des projets de contrat. Premièrement, nous abordons de manière globale le processus de contractualisation au travers de la complexité contractuelle. Deuxièmement, nous nous intéressons aux différents intervenants sur les contrat, à travers le travail des managers et des juristes. Nous mettons en évidence l’importance de l’expérience relative à un secteur d’activité pour contribuer directement à la rédaction du contrat. Les juristes tendent alors à assurer un rôle impulsif et à stimuler la négociation entre les parties.
Auteur
Jeanblanc Pierre
Résumé
L'objet de cette communication est d'expliquer l'émergence de certaines formes structurales dans lesquelles les firmes peuvent construire des positions fortes sans qu'elles ne soient jamais défendables. Dans tels cas, la compétition ne peut pas être prédatrice. Dans de telles industries, les firmes dominantes ne pourront jamais maximiser le surplus du producteur par le prélèvement d'une rente de situation pour maximiser la richesse actionnariale. Parallèlement, dans de telles industries, la concurrence, n'étant pas autodestructrice, au sens de Robinson (1975), aucune régulation de marché ne sera possible en cas de déséquilibre entre l'offre et la demande. Dans de telles industries, même si la rentabilité moyenne les rend attractives, celle-ci ne pourra jamais être aussi élevée que dans des secteurs où la concentration pourra être menée jusqu'à son terme.
La contribution de cette recherche consiste, en adaptant une approche économique orthodoxe à la logique de la réflexion managériale, à montrer que ce type de structure ne peut émerger que si d'autres conditions endogènes existent, liées à la notion d'économie de réseau et à la structure du marché des ressources requises par le modèle économique de référence. Elle consiste ensuite à montrer que la contestabilité peut prendre des formes différentes, qui n'auront pas le même impact sur la rentabilité des firmes, en fonction de conditions sectorielles endogènes, aisément identifiables par l'analyste.
Cette réflexion permet enfin de redéfinir la typologie des systèmes concurrentiels du BCG pour en tirer des arguments de diagnostic plus opérationnels, plus rigoureux, car ancrés sur des bases théoriques solides, et plus conformes à ce que l'on peut observer sur les marchés.
Auteurs
Skander Dorra
Préfontaine Lise
Ramonjavelo Valéry
Résumé
Cet article se penche sur la dynamique d’interaction entre les stratégies concurrentielles et les stratégies collaboratives. Pour ce faire, deux courants de littérature sont mis à contribution : les écrits sur les partenariats public-privé ou PPP et ceux issus du champ de la stratégie. Un modèle d’analyse stratégique des PPP est proposé; il comporte trois axes d’analyse : i) l’axe stratégie compétitive; ii) l’axe changement stratégique; et iii) l’axe collaboration – compétition. L’intérêt particulier de cette étude vient du fait que bien que la plupart des recherches sur les stratégies collaboratives adoptent une logique stratégique, organisationnelle ou économique, peu en retiennent plus d’une, ce que cette recherche a réalisé.
Une étude empirique de type qualitatif a été réalisée afin de vérifier la pertinence d’une analyse basée sur ces trois axes ou logiques stratégiques. Les propos d’une quinzaine des responsables des secteurs publics et privés oeuvrant dans deux projets PPP réalisés au Québec ont été recueillis lors d’entretiens semi-structurés menés par les chercheurs. Avec quelques données secondaires fournies par les répondants, deux études de cas ont été rédigées. L’analyse des transcriptions des entretiens des études de cas font ressortir toute la pertinence et les manifestations de ces trois logiques pour l’étude des PPP.
À la lumière de la réflexion et de l’analyse stratégique réalisée, force est de constater que les PPP constituent à juste titre une option stratégique pour chacun des partenaires, option qui revêt ses avantages, mais également ses inconvénients, fait peu souligné par les participants à cette étude, eux-mêmes impliqués dans un PPP et donc ne questionnant pas ce choix. Les PPP constituentégalement un changement et ils sont sources de changements pour chacun des partenaires qui, en réalisant un projet commun, créent un nouveau « monde » en même temps qu’ils s’auto-influencent et altèrent leurs institutions respectives. Les PPP apparaissent finalement comme une arène où l’interaction entre les parties oscille tour à tour entre la collaboration et la compétition, les partenaires partagés entre la recherche de la performance du projet en même temps que celle de leur organisation respective. Reste à voir si dans les années futures, les PPP sauront allier le meilleur des mondes public et privé.
Auteur
Isckia Thierry
Résumé
Amazon.com a désormais deux visages : celui du E-Retailer que nous connaissons tous, et celui moins connu, d’Application Service Provider (ASP). L’activité d’ASP d’Amazon est récente et marque une nouvelle phase de développement de l’entreprise au cours de laquelle elle a constitué un véritable écosystème d’affaires composé de très nombreux partenaires. L’objectif de cet article est d’analyser, à partir d’une étude de cas de la société (Isckia & Petit, 2005 ; Isckia, 2006), le développement de cet écosystème, en soulignant la contribution des Amazon Web Services (AWS) dans l’expansion de ce réseau de valeur. La 1ère partie de cet article sera l’occasion de présenter le concept d’écosystème d’affaires (Moore, 1993 ; Moore, 2006 ; Iansiti & Levien, 2004, Iansiti & Richards, 2006) et ses implications stratégiques. Dans la 2ème partie, nous présenterons succinctement la technologie des web services et nous mettrons en exergue leur rôle dans le développement de la plateforme et de l’écosystème d’Amazon. Nous conclurons cette communication en évoquant les enjeux liés au pilotage et à l’évolution de cet écosystème d’affaires et les futures pistes de recherches.
Auteur
Oudot Jean-Michel
Résumé
Les choix contractuels initiaux ne sont pas toujours mis en oeuvre ex post. A travers l’analyse des conditions d’exécution des contrats d’approvisionnement de défense, nous identifions les déterminants des renégociations. L’analyse des choix contractuels formels s’avère insuffisante pour les justifier. Nous montrons que les règles de décision informelles établies entre les parties à l’échange jouent un rôle essentiel dans l’explication des renégociations. Leurs déterminants sont en effet centrés sur les événements adverses associés à des règles implicites de décision prévalant dans ce secteur. Les transactions dites de probité sont par ailleurs identifiées comme étant un environnement transactionnel favorable aux renégociations.
Auteurs
Zeribi-Benslimane Olfa
Boussoura Ezzeddine
Résumé
L’objet de cette recherche est de s’interroger sur la contribution de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) à la Performance Financière des entreprises cotées dans un contexte spécifique de pays émergent.
Les quelques éléments de réflexion permettent de renouveler le débat sur un thème ayant largement dominé les recherches dans les domaines « Business and Society » et « Business Ethics ».
La méthodologie adoptée repose sur une mesure de la RSE « fondée théoriquement » et la relation qu’entretient ce construit avec les indicateurs de Performance Financière aussi bien comptables que boursiers pour appréhender sa multidimensionnalité. L’effet taille et l’effet risque ont été considérés comme variables de contrôle.
Les résultats de cette recherche révèlent deux constats, l’un, suggère l’existence d’un lien positif mais qui se révèle être marginal, l’autre, met en exergue l’engagement dans les pratiques sociétales selon la taille des entreprises.
Auteurs
Toufaily Elissar
Perrien Jean
Résumé
Le marketing relationnel est une approche pratique et dynamique pour construire des relations en ligne entre le vendeur et l’acheteur. Les recherches récentes ont examiné comment la technologie pourra être appliquée d’une façon innovante afin de bâtir des relations durables avec les clients, les fournisseurs et les concurrents, à travers des efforts de coopération et de collaboration (Evans et Wurster, 1997).
Le présent article explore les concepts du marketing relationnel dans le contexte du commerce électronique. Cette recherche vise à développer un modèle conceptuel préliminaire sur les déterminants de la relation en ligne entre la banque et ses clients. Cinq catégories de variables sont retenues, notamment: Les attributs du service/produit offert, les caractéristiques du client, les caractéristiques de l’entreprise, les caractéristiques du site web et finalement les dimensions de la relation entre la banque et son client. L’article vise à offrir une contribution conceptuelle, permettant de bâtir une théorie qui pourra être utilisée dans des futures études empiriques. Notre objectif dans ce congrès est de présenter ce cadre conceptuel, valider ses forces et ses faiblesses, ainsi que sa capacité à expliquer le phénomène de conceptualisation de la relation en ligne entre la banque et son client.
Auteur
Lepers Xavier
Résumé
Depuis plusieurs décennies, les relations d’échange entre les enseignes de la grande distribution et leurs fournisseurs sont marquées par le sceau du conflit. Néanmoins, depuis le milieu des années 1990, de nouvelles pratiques faisant de la confiance une clef de l’échange semblent émerger. Ces pratiques, à l’image des filières de produits labellisés ou du management par catégories de produits, nécessitent la collaboration des fournisseurs et des liens plus étroits (Benoun & Héliès-Hassid, 2004). Prenant acte de ces évolutions, il nous semble opportun, d’un point de vue managérial, de discerner davantage les réalités d’un secteur sur lequel planent beaucoup d’interrogations et d’idées préconçues. Comprendre les pratiques de ces organisations, les perceptions de ces acteurs et les fondements sur lesquels peuvent se créer ou non des relations de confiance nous permettraient ainsi de répondre à la volonté des professionnels rencontrés de mieux appréhender les tenants et aboutissants des différents échanges qu’ils mènent. L’une des ambitions de cette contribution est ainsi de proposer une analyse des relations d’échange entre la grande distribution et ses fournisseurs à partir du concept de confiance. Dans une première partie, nous abordons les concepts théoriques fondamentaux qui structurent la littérature de recherche liée à la notion de confiance. Nous synthétisons ainsi les différentes formes de confiance existantes et précisons l’importance de son développement dans l’échange. Puis dans une deuxième partie, nous expliquons le choix du traitement qualitatif des données qui sont recueillies par le biais de 66 entretiens d’une part avec l’enseigne Auchan, d’autre part, avec ses fournisseurs « alimentaires » (produits alimentaires et ménagers). Enfin, après avoir exposé dans une troisième partie les résultats qui laissent apparaître quatre types de relations d’échange fournisseurs - grands distributeurs, notre raisonnement trouve son aboutissement dans une proposition théorique qui prolonge les travaux antérieurs, notamment ceux de Rousseau & al. (1998). Cette proposition théorique, illustrée graphiquement, suggère l’idée que la confiance peut revêtir deux formes : transactionnelle ou relationnelle. Par association avec l’échange et bien que le terme n’apparaisse pas dans la littérature à notre connaissance, nous proposons d’appeler confiance transactionnelle la confiance ancrée sur des mécanismes externes à la relation et focalisée sur des aspects proprement économiques. Par opposition, la confiance relationnelle intègre une perspective sociale et repose, du moins partiellement, sur des éléments produits par la relation.