AIMS

Index des auteurs > Rouzies Audrey

Rouzies Audrey

Auteur

Rouzies Audrey

Résumé

A mi-chemin entre le management stratégique et le comportement organisationnel, de nombreuses recherches s’intéressent aux réactions des employés lors d’une fusion/acquisition (Hogan & Overmyer-Day, 1994, Marks & Mirvis, 1986). Ces travaux montrent qu’une fusion provoque une baisse d’attachement, d’identification et d’engagement dans l’organisation (Schweiger & Walsh, 1990, Van Knippenberg, Van Knippenberg, Monden, & De Lima, 2002). Ces recherches concluent qu’il est important de prendre en compte les processus d’identification organisationnelle dans un contexte de fusion (Van Dick, Wagner, & Lemmer, 2004). Cependant le processus prédisant comment les employés se re-catégorisent et s’identifient comme membres de la nouvelle organisation n’a pas encore été analysé de manière satisfaisante (Amiot, Terry, Jimmieson, & Callan, 2006).
Cette recherche tente de répondre aux questions suivantes : (1) Quels sont les facteurs favorisant l’identification à la fusion ? (2) Comment ces facteurs évoluent-ils dans le temps ?
En nous ancrant dans la Théorie de l’Identité Sociale (Albert & Whetten, 1985, Ashforth & Mael, 1989, Hogg & Terry, 2001, Pratt, 1998) et la Théorie de la Catégorisation Sociale (Hogg & Terry, 2001, Tajfel & Turner, 1979, Tajfel & Turner, 1986), nous développons et testons six hypothèses à l’aide de données quantitatives longitudinales obtenues grâce à trois phases de collecte de données par questionnaire. Nous analysons le cas d’une fusion européenne entre deux entreprises du secteur tertiaire.
Les principaux résultats montrent que l’identification à l’organisation initiale, la perception d’opportunité et l’intensité d’interaction sont des facteurs explicatifs significatifs de l’identification à la fusion. A l’inverse, la perception de continuité n’est pas significative. Enfin, l’appartenance à l’organisation initiale n’est significative qu’au début de la fusion.
Grâce à une analyse des antécédents de l’identification à la fusion et de leur évolution dans le temps, cette recherche contribue à une meilleure compréhension des transitions identitaires suite à une fusion. Elle propose aux cadres des leviers d’actions peu connus pour améliorer leur management du processus d’intégration, phase critique à la performance de la fusion.