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Navarro flores Olga

Auteur

Navarro Flores Olga

Résumé

Dans les années 1990, lorsque le mot « partenariat » fait irruption dans le secteur de la coopération internationale au Nord, les organisations du Sud sont soudain promues au rang de « partenaires » par les organisations du Nord. Fait inédit jusque là, les organisations du Nord et du Sud se donnent des objectifs communs et des résultats à atteindre, et commencent à travailler dans une perspective de programme à long terme et de résultats attendus. Pour les observateurs les plus critiques, cette nouvelle terminologie n’est qu’un voile derrière lequel les organismes de coopération internationale se laissent instrumentaliser par le néolibéralisme montant. Pour ces auteurs, il est paradoxal de parler de « partenariats » dans le secteur de la coopération internationale, parce que l’adoption d’une rhétorique égalitariste ne change guère les rapports de pouvoir entre les parties, et risque même de les camoufler. Or, d’autres auteurs montrent qu’au-delà d’une dimension rhétorique, il existe bel et bien une nouvelle manière de faire entre les acteurs du Nord et du Sud. Ainsi, nous arguons que le véritable paradoxe réside dans le fait que, dans un contexte de rapports inégaux Nord Sud, et malgré ce contexte, les acteurs de la coopération internationale établissent des relations vraisemblablement partenariales, mais comment le font-ils? Comment les acteurs du Nord et du Sud construisent-ils leurs relations de partenariat dans un contexte de rapports de pouvoir inégaux? Voici la question à laquelle nous répondons dans cette présentation. À partir de l’étude des représentations sociales des acteurs de deux organisations québécoises et cinq organismes partenaires guatemaltèques, nous illustrons comment les partenariats, tels qu’ils sont construits par les acteurs du Nord et du Sud, ne constituent pas une relation égalitaire, mais plutôt un espace de négociation et de partage des pouvoirs entre les acteurs.