AIMS

Index des auteurs > Moussavou Jean

Moussavou Jean

Auteur

Moussavou Jean

Résumé

Les approches économiques de la finance supposent en général une rationalité parfaite des investisseurs. Cette rationalité conduit les investisseurs à des comportements en rapport avec l'hypothèse de l'efficience des marchés financiers : les prix reflètent parfaitement les cours de titres cotés et les investisseurs interprètent parfaitement l’information publique sur les valeurs des firmes. Usuellement, l’outil économétrique est seul mobilisé. Cependant, l'investisseur est considéré ici comme évoluant dans un contexte individuel. Or, dans le cadre des comportements réels déployés par les gérants de portefeuille boursiers, les décisions d’achat et de vente de titres sont conditionnées par différentes contraintes. En effet, même si le gérant de portefeuille est responsable des choix d’investissement effectués dans le cadre du portefeuille qu'il gère, des facteurs d'ordre organisationnel inhérents à l’organisation de la société de gestion de portefeuille (SGP) qui l’emploie, peuvent venir infléchir ses décisions. A ce titre, l'objectif de cet article est d'examiner si l’on rencontre au sein de l'univers des SGP, des typologies organisationnelles, certaines d’entre elles pouvant être considérées comme gages de performance ou, au contraire, de non performance, au regard de la gamme des portefeuilles gérés. Le développement de l'étude s'appuie sur deux volets : 1) d'abord une série d’entretiens exploratoires organisés avec des gérants de portefeuille et un questionnaire adressé à un échantillon de SGP françaises. Cette démarche a permis d'identifier, mesurer et collecter les données organisationnelles des différentes SGP de l'étude; 2) ensuite, une collecte de données quantitatives relatives aux fonds d'investissement gérés par les SGP ayant répondu au questionnaire. Les données quantitatives recueillies ont permis de mesurer la performance des fonds. L'analyse typologique effectuée sur les données de l'étude a permis d’identifier deux catégories de SGP : les SGP possédant une "structure simple" et les SGP possédant une "structure complexe". Les résultats de la mise en relation des deux typologies organisationnelles avec la performance montrent qu'en moyenne, la performance des gérants est indépendante des typologies organisationnelles observées. On trouve autant de SGP performantes ou non performantes parmi les SGP possédant une "structure simple", que parmi les SGP possédant une "structure complexe". Cependant, certaines variables organisationnelles au sein des différentes typologies sont associées positivement ou négativement à la performance.