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Law-kheng Florence

Auteur

Law-Kheng Florence

Résumé

Bien que la décision d’internalisation ou d’externalisation ait fait l’objet de nombreuses théories et recherches empiriques, peu d’attention a été portée sur la décision de réinternalisation jusqu’à présent. Or, dans une approche dynamique des frontières de la firme, le mode de gouvernance des transactions de la firme doit pouvoir être modifié de façon flexible. Au même titre que l’externalisation, la réinternalisation d’activités peut participer à ce besoin de flexibilité et mérite donc d’être étudiée en détail.
L’objectif de cet article est d’expliquer les raisons de ce manque apparent d’intérêt pour la réinternalisation par les théories de la firme que sont la théorie des coûts de transaction et les  approches basées sur les ressources et les compétences. La réinternalisation est un concept aux contours flous, qui se situe entre externalisation et intégration verticale. Elle est souvent présentée négativement comme une réponse à une externalisation ratée. Cette vision comporte en soi peu d’intérêt stratégique puisque l’objectif de la réinternalisation est de revenir à la situation antérieure. L’intérêt de la réinternalisation se situe davantage dans la réponse qu’elle peut apporter à un besoin d’évolution des frontières de la firme et de recomposition de chaîne de valeur.
La réinternalisation, bien que théoriquement souhaitable, est en pratique faiblement envisagée par les entreprises. Les recherches actuelles se sont penchées sur les obstacles à la réinternalisation que sont les coûts de transfert de gouvernance et l’irréversibilité des investissements et plus généralement de l’externalisation. Cependant, peu de recherches ont été menées sur l’identification des facteurs facilitant la réinternalisation.
Aussi, un modèle théorique est proposé dans cet article afin d’expliquer le processus de réinternalisation. La réinternalisation est présentée comme la réunion de conditions spécifiques que sont : la présence de fortes capacités permettant le changement de mode de gouvernance ; la réorganisation de ressources au sein de l’entreprise comme catalyseur de la réinternalisation.