AIMS

Index des auteurs > Denis Jean-philippe

Denis Jean-philippe

Auteur

Denis Jean-Philippe

Résumé

L’AIMS a ouvert son congrès 2005 sur le thème « les marchés font-ils la stratégie ? ». C’est en effet, peut-être, la seule question réellement d’importance à l’heure où le capitalisme, idéologie sans concurrence depuis la chute du mur de Berlin, est devenu total pour reprendre le titre de l’ouvrage de J. Peyrelvade. Total car à vocation désormais mondiale à l’heure de l’affaissement des frontières, du déclin des Etats-nations et faute d’existence sur le marché des idéologies d’une quelconque concurrence sérieuse aujourd’hui. Total peut-être surtout en raison de la multiplication des remèdes de gouvernance à vocation disciplinaire, inscrits dans la lignée de la théorie positive de l’agence (TPA). Remèdes dont il est souhaité qu’ils soient administrés de manière identique et uniforme partout dans le monde.
Si l’on prend au sérieux le propos de J. Peyrelevade, la recherche en gestion, singulièrement en stratégie, se doit de contribuer à l’analyse des effets, dans leur profondeur et leur diversité, de cette « victoire » idéologique du capitalisme et de son corollaire, la financiarisation de l'acte entrepreneurial. On est loin de la prise de pouvoir par la technostructure analysée par J. Galbraith, laquelle légitimait pourtant les enseignements comme les techniques de la gestion et justifiait son ambition scientifique. L’objectif de cet article est d’apporter sa pierre à une telle réflexion quant aux conséquences, mais aussi aux risques associés, de la prise de contrôle par la TPA de la définition des principes et critères d’une gestion efficace de l’entreprise.