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Dasuky Samir ahmed, Velez zapata Claudia

Auteurs

Vélez Zapata Claudia

Dasuky Samir Ahmed

Résumé

De nos jours on parle de “post” moderne dans un sens historique, c’est-à-dire d’une époque qui viendrait après l’époque moderne. Cet essai a pour but de réfléchir au concept de postmoderne en tant que changement dans la conception que l’individu a de lui-même, de l’Autre, et du monde. Cette transformation se reflète dans l’importance acquise par l’hédonisme, la quête du plaisir, l’affirmation des modes de vie expressifs, le développement d’un type de personnalité narcissique et égoïste (Featherstone, 1991:187), ainsi que la quête permanente du bonheur et de la qualité de vie. Tous des produits du discours du capitalisme, qui établit de nouveaux rapports entre les hommes et le travail. Cela par le biais d’une culture de la consommation où les marchandises dépassent leur rapport valeur-usage et valeur-échange pour accéder à celui de valeur-signe (Baudrillard, 1999). C’est par cette voie que se constituent les « modes de vie » caractérisés par la tendance vers la standardisation des satisfactions, des jouissances.
Le concept de « discours » proposé par la psychanalyse se centre sur la détermination des jouissances individuelles nécessaires à la constitution du lien social. Autrefois le rapport entre les sujets était déterminé par le discours du maître, lequel était traversé d’idéaux. Le discours du capitalisme, quant à lui, représente une variante du discours du maître. Le lien social n’est plus soumis aux idéaux mais aux objets. Autrement dit, dans le discours du capitalisme le rapport s’établit entre le sujet et l’objet consommable et non plus entre le sujet et l’Autre. C’est ainsi que son prédéfinis « les modes de vie contemporains ».
Ce travail n’est pas étranger à cette logique : dans la modernité le sens du travail débordait le sujet, c’est à-dire que l’on travaillait pour le bien-être soit de l’humanité, soit de la société. Aujourd’hui, par contre, le travail a acquis une autre valeur : c’est un objet consommable de plus. On travaille pour soi même (Lipovetsky, 1994). Le capitalisme et l’individualisme postmoderne font du travail une expérience esthétique et non étique. D’où la primauté de la sensibilité et des émotions telles qu’on les observe dans les sports extrêmes. L’Autre est soit un instrument soit un rival. Il faut le rendre envieux ou devenir l’objet de son admiration.
Ici nous utilisons une méthodologie historico-conceptuelle. Historique car nous faisons une analyse comparative et historique de la modernité et de la postmodernité à partir des concepts de capitalisme et de travail. Le but c’est d’appréhender la mutation sociologique et subjective qui découle de l’individualisme contemporain, lequel se manifeste dans la quête du bonheur, de la qualité de vie et du plaisir. Et méthodologie conceptuelle car nous partons de la prémisse de la psychanalyse d’après laquelle le sujet est un effet du discours, et que ce dernier est un instrument grâce auquel les êtres humains créent un lien social. Cette méthodologie permet les déductions pouvant s’établir entre les concepts de la psychanalyse et les présupposés philosophiques que sur le capitalisme, le travail, la consommation et l’individualisme contemporains facilitent la compréhension de leur influence sur les modes de vie.