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Cimon Yan, Herbert Louis, Papadopoulos Andrew

Auteurs

Cimon Yan

Hébert Louis

Papadopoulos Andrew

Résumé

Dans quelle mesure les capacités des organisations déterminent-elles leur collaboration? Cette communication propose que l’effet des capacités sur la collaboration peut être relié à l’émergence d’une vision de la firme centrée sur les capacités (p.ex. Eisenhardt et Martin, 2000, Foss, 1996), cette dernière prenant à son tour ses racines dans la vision centrée sur les ressources (Penrose, 1959, Wernerfelt, 1984). Aussi, la théorie suggère que les capacités des organisations peuvent constituer le moteur de leur collaboration en ce que cette dernière entraîne des interactions visant à permettre un accès à d’autres combinaisons de capacités (voir Véry et Arrègle, 1996) donnant potentiellement lieu à un avantage concurrentiel.
Nous partons ici d’une définition ancrée dans les travaux d’Afuah (1998) qui pose la capacité comme l’habileté à réaliser une activité. Les capacités des organisations peuvent résider à l’intérieur de leurs frontières (p.ex. Collis, 1994) ou à l’extérieur de celles-ci (p.ex. Kogut, 2000). Suite à une revue étendue de la littérature, il apparaît que la relation entre capacités et collaboration reste à préciser davantage notamment à l’intérieur des réseaux dont l’organisation fait partie. Nous nous trouvons donc confronté à deux types de capacités : les capacités extrinsèques et les capacités intrinsèques. Les capacités intrinsèques résident à l’intérieur des frontières de l’organisation. Elles proviennent de ses habiletés (p.ex. Hitt, Dacin, Levitas, Arregle, et Borza, 2000) et de son expérience (p.ex. Gulati, 1999) en matière de collaboration. Quant à elles, les capacités extrinsèques résident à l’extérieur des frontières organisationnelles. Elles font référence à l’encastrement structurel et à l’encastrement relationnel (Rowley, Behrens, et Krackhardt, 2000) de l’organisation.
Nous étudions un échantillon de 37 organisations militaires ayant interagi au cours d’une période de 10 ans à partir de bases de données publiques colligées par le Stockholm International Peace
Research Institute. Nous utilisons la méthode d’analyse de réseaux sociaux. Dans un premier temps, nous construisons le réseau afin d’en effectuer une première analyse préliminaire rapide (McGrath, Krackhardt, et Blythe, 2003). Dans un second temps, nous procédons à une analyse nodale du réseau (Fombrun, 1982) à l’aide des techniques d’analyse de données panel. Notre variable dépendante est la collaboration, alors que nos variables indépendantes sont les capacités intrinsèques (expérience, habiletés) et les capacités extrinsèques (encastrement structurel, encastrement relationnel). Nous trouvons que l’encastrement structurel affecte la collaboration de manière significative. Les capacités intrinsèques pour leur part, si elles sont importantes pour les acteurs oeuvrant dans le contexte des organisations militaires, ne sont pas significativement associées à la collaboration.