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Bejean Mathias, Gand Sébastien

Auteurs

Gand Sébastien

Béjean Mathias

Résumé

Les fonctions managériales cristallisent une tension fondamentale dans les entreprises démocratiques, telles que les coopératives, dont le projet originel s’est construit sur le rejet de la hiérarchie managériale « classique » et la volonté affichée de s’organiser démocratiquement. Les dégénérescences observées dans ce type d’organisation, qu’elles soient dues à un échec économique ou à un abandon du fonctionnement démocratique, mettent en lumière l’enjeu majeur que constitue la conception de fonctions managériales adaptées à de telles entreprises. Pour qu’il soit fécond, un tel constat implique de dépasser les approches actuelles essentiellement fondées sur l’importation unilatérale de fonctions managériales « classiques ». Nous examinons cette problématique à travers deux études de cas longitudinales approfondies dans des entreprises démocratiques confrontées à des besoins d’évolution de leurs fonctions managériales. Cette démarche nous permet de faire émerger de nouvelles perspectives sur le management des entreprises démocratiques. Il apparaît en particulier que la conception de fonctions managériales articulées à des « espaces de participation » semble pertinent pour, d’une part, dépasser une logique démocratique réduite au contrôle des managers et, d’autre part, susciter des dynamiques d’apprentissages collectifs. Cette démarche permet à la fois d’enrichir la pertinence du management de l’activité et de ‘régénérer’ le fonctionnement démocratique de ce type d’entreprises. Dans une dernière partie, nous apportons des éléments de théorisation, montrant, dans la lignée des travaux de M.P. Follett, le besoin d’une vision ‘intégratrice’ et ‘expansible’ du management dans des contextes démocratiques.

Bejean Mathias

Auteur

Béjean Mathias

Résumé

Dans cet article, nous présentons une étude qualitative longitudinale d’une entreprise qui opère dans la création de jardins artistiques. L’analyse de la genèse puis de la croissance de cette entreprise révèle l’existence d’un processus original de « co-génération » entre les pratiques artistiques et les pratiques managériales. Les résultats de cette recherche empirique mettent en lumière l’apparition de questions managériales spécifiques et jusqu’ici laissées de côté par la littérature classique en « gestion des arts ». En effet, les recherches passées ont négligé l’étude des fonctions de conception de la firme artistique et le modèle managérial traditionnel qui en a découlé repose sur une théorie avant tout administrative de la « gestion des arts » et sur une conceptualisation de « liens faibles » entre artistes et managers, souvent ramener à une « cohabitation ». Or, d’une part, les fonctions de conception sont cruciales dans ce type d’univers et ne peuvent pas être uniquement administrées à partir des grilles classiques du management industriel. Et d’autre part, l’étude des fonctions de conception révèlent un type inédit de « liens forts » entre pratiques artistiques et managériales qui suggèrent un modèle de la « co-génération ». Nos résultats confirment donc la nécessité d’une nouvelle perspective qui s’ouvre à l'examen des activités de conception artistiques. Sur la base de ce constat empirique et à partir des éléments de terrain observés, nous développons ensuite des arguments théoriques en faveur d’un management « conceptif ». Une théorie des formes de symbolisation nous permet de saisir la nature des « langages de l’art » (Goodman 1990) ainsi que la « manière de faire des mondes » (Goodman 1992) dans ces univers. Puis nous établissons la potentielle contribution d’une théorie de la conception (Hatchuel 1996; Hatchuel et Weil 2002) à la compréhension de la gestion des entreprises artistiques. Nous concluons sur des recommandations pour des recherches futures.