Auteurs
Laure Cabantous
Jean-Pascal Gond
Michael Johnson-Cramer
Abstract
This paper explores the underlying processes whereby substantive rationality is achieved within organizational decision-making processes. The qualitative coding of 58 case study reports produced by experts of rational decision-making – the so-called Decision-Analysts – in a wide range of organizations highlights how organizations can take decisions in accordance with the axioms of rational choice theory. This study shows the engineering work and the symbolic processes that sustain the making of the “economic man”. Our findings reveal the complex and fragile socio-technical infrastructure underlying the craft of rational decision-making, the central role of calculability, and the various forms of bricolage that decision-analysts deploy to make rationality happen. Overall, this research explores the social construction of economic rationality and identifies the conditions of rational choice theory performativity within organizations.
Auteur
Marie Perez
Résumé
La gestion de la relation d’alliance avec un partenaire industriel concurrent pose aux entreprises, un défi majeur. L’alliance génère en effet des opportunités mais aussi des risques qui peuvent être associés à des comportements opportunistes. Une relation d’alliance autour d’un projet pharmaceutique innovant est étudiée. L’étude démontre la pertinence de combiner l’approche par les options réelles et la théorie des jeux afin de déterminer le moment optimal d’entrée d’un partenaire industriel concurrent dans un projet innovant.
Auteurs
Nabyla DAIDJ
Abdelhakim HAMMOUDI
Résumé
Pour progresser dans la compréhension des relations entre entreprises et pour tenter de mieux appréhender la complexité du réel, le management stratégique doit intégrer les concepts de plusieurs disciplines scientifiques. Nous avons privilégié dans ce travail la théorie des jeux comme l’un des axes susceptibles d’enrichir la recherche en management stratégique. Comme branche des mathématiques utilisée notamment par les économistes, la théorie des jeux est perçue tour à tour comme un langage, une technique, une méthode analytique qui sert à modéliser le comportement de joueurs rationnels qui défendent leurs intérêts dans des situations bien définies. Elle propose d’identifier qui sont les acteurs, quelles sont les cartes en leur possession, quelles sont les tactiques possibles. Elle permet la simulation et l’aide à la décision dans des situations dans lesquelles différents acteurs (individus, entreprises, Etats) évoluent dans un environnement d’interdépendance stratégique. Un jeu est la représentation formelle de cette situation.
Le recours à des hypothèses « fortes » telles que la rationalité des acteurs, la complexité mathématique des travaux en ce domaine et le niveau élevé d’abstraction qui en découle rendent souvent difficiles, voire impossibles selon ses farouches opposants, les applications concrètes des résultats de la théorie des jeux. Or, l’objectif de ce travail est de montrer justement comme elle peut être un outil d’aide à la réflexion stratégique.
Nous avons montré à partir de situations de jeux variés (« dilemme du prisonnier », « bataille des sexes », « poule mouillée ») comment les entreprises peuvent mieux appréhender le comportement de leurs concurrents tout en faisant évoluer leur stratégie d’action. Nous avons donné les principales caractéristiques de ces jeux élémentaires qui sont des modèles fondés sur un ensemble d’hypothèses (liées à la rationalité, la connaissance commune et à « l’état d’information » des joueurs) en précisant la nature des joueurs, les stratégies à leur disposition et les gains en fonction des combinaisons de stratégies. L’objectif est de rationaliser la prise de décision dans un contexte impliquant deux ou plusieurs protagonistes guidés souvent par des intérêts distincts voire opposés.
En revanche, les développements très formalisés inhérents à la théorie des jeux ne sont pas reproduits ici. Nous avons insisté davantage sur les résultats des jeux et leur interprétation plutôt que sur les démonstrations techniques. Nous avons donc opté pour une discussion « intuitive » des résultats énoncés et seule la formation des coalitions fait l’objet d’un exposé plus abstrait.