Auteurs
Christophe LEJEUNE
Alain VAS
Résumé
Plusieurs travaux qui s’intéressent à l’identité organisationnelle ont insisté sur son caractère stable dans le temps (Albert & Whetten,1985) plutôt que sur son potentiel de transformation. Dans le domaine des écoles de gestion, l’émergence de l’accréditation constitue un levier de changement susceptible d’avoir un effet sur les bases identitaires des écoles. Pourtant, cet angle d’analyse a été peu développé dans la littérature (Adam, Kvalshaugen, & Larsen, 2002; Julian & Ofori-Dankwa, 2006). Notre recherche se propose de comprendre en quoi et comment les processus d’accréditation peuvent avoir un impact sur l’identité organisationnelle des écoles de gestion. Du point de vue du marché, les accréditations des écoles de gestion sont souvent présentées comme des mécanismes susceptibles d’augmenter la transparence du marché (Stensaker 2003), la légitimité des organisations (Westphal, Gulati & Shortell, 1997), leur réputation (Hedmo, 2004) voire limiter la diversité de l’offre dans l’enseignement supérieur (Proitz, Stensaker & Harvey, 2004). D’un point de vue organisationnel, le processus d’accréditation est présenté comme un outil d’amélioration continue (Harvey, 2004), de formalisation des processus voire de renforcement de la culture bureaucratique au sein des écoles de gestion (Julian & Ofori-Dankwa, 2006). Ces effets contrastés invitent à s’interroger sur le rôle que l’accréditation joue dans la transformation des écoles de gestion. Dans la lignée des travaux sur les changements identitaires de Hatch et Schultz (2002), nous proposons un modèle de changement identitaire généré par le processus d’accréditation au sein des écoles de gestion. Plusieurs propositions théoriques sont formulées afin de comprendre en quoi ces formes de labellisation contribuent à des transformations profondes des modes de fonctionnement des écoles de gestion.
Auteur
Christelle Perrin
Résumé
Quelles soient françaises, anglaises, espagnoles, italiennes.., les ONG oeuvrent pour une même cause, le bien être de l’humanité. Pourtant la manière d’agir sur le terrain, les choix stratégiques effectués, les alliances réalisées peuvent être différents selon que l’on soit de telle ou telle nationalité. Cela s’explique en partie, selon nous par l’impact de la culture qui influencerait les perceptions des dirigeants et agirait sur leur manière de prendre des décisions. Passant au-delà du clivage caricatural qui oppose aujourd’hui la culture française de la culture anglo-saxonne, nous identifierons ce qui pousse les individus à tenir ces affirmations.
Cet article met en évidence les différences culturelles entre les approches françaises et les approches anglo-saxonnes dans un domaine peu étudié, l’humanitaire et l’acceptation d’un processus de normalisation. Après une description des faits, nous nous sommes appuyée sur une littérature diversifiée pour savoir si la culture avait un impact sur les décisions prises dans les ONG.
Nous illustrons ce phénomène à partir d’une analyse de cas qualitative portant sur trois types d’acteurs : des ONG, des organismes à l’origine de la création ou de la réflexion sur ces normes ou outils.
Les résultats nous révèlent que la dimension culturelle influence bien les choix des ONG. Il en explique les différentes raisons.
Auteurs
Jean-François Gagne
Emmanuel Josserand
Résumé
Dans les situations de crise ou de remise en cause de l’organisation, l’identité n’est pas un concept réifié pour être au contraire l’objet d’une discussion et souvent d’une contestation. Les différentes facettes de l’identité mises alors en avant par les parties prenantes peuvent être mises en oeuvre simultanément, notamment par le discours.
Adoptant un point de vue critique sur l’identité au sein de l’organisation, où les caractéristiques d’instabilité, de fragmentation et de contestation sont dominantes, cet article explore les conditions de mise en oeuvre d’une action collective, rendue possible par l’appropriation du discours organisationnel, son impact sur l’identité, sa redirection par les membres de l’organisation et son inculcation dans des pratiques. En mettant notamment en évidence des convergences identitaires locales parmi les membres de l’organisation, cet article aborde les conditions d’apparition d’une action collective dans une fragmentation identitaire qui domine entre les individus et au sein même de l’individu. Cette recherche se fonde sur une étude de cas unique combinant analyse de contenu et déconstruction du discours organisationnel. Les données ont été obtenues en accompagnant les membres d’une unité d’une entreprise française de télécoms qui a vécu un changement stratégique porté par un discours organisationnel fort. Cet article met en avant l’idée d’une convergence identitaire partielle, fortement appuyé par le discours et l’identification, qui n’est ni une illusion ni la confirmation d’une identité organisationnelle réifiée, et qui est capable de stimuler une action émergente qui s’ancre dans les pratiques, collectives ou individuelles. Ce faisant, cet article contribue à une extension de la théorie sur l’identité, en établissant un pont partiel entre les perspectives classiques et critiques de l’identité.