Auteur
Madina RIVAL
Résumé
Le développement des associations conduit à a multiplication des pratiques issues de l’entreprises dans ces organisations a priori sans but lucratif. Cette communication cherche à s’interroger sur les manifestations profondes de telles évolutions. L’entreprise est caractérisée depuis Weber par la figure de l’entrepreneur et depuis Schumpeter par l’activité d’entreprenariat. Quelles formes peut prendre l’émergence de l’entreprenariat associatif ?
Pour répondre à cette question, nous avons choisi de creuser un terreau a priori fertile : nous sommes allés voir deux associations françaises du secteur médical, sanitaire et social à « haut potentiel entrepreneurial. » Dans une démarche essentiellement qualitative (21 interviews et étude documentaire) nous avons reconstruit a posteriori le ressenti des acteurs en matière entrepreneuriale. Il ressort de cette double étude de cas l’émergence de formes plurielles d’entreprenariat associatif. Des jeux d’acteurs, proches de la déviance avec prise de risque, sont observés en particulier dans les relations avec les tutelles. Par ailleurs, on peut parler d’entreprenariat social lorsque ces deux associations configurent une offre de service marchand. Enfin, dans l’un des deux cas, on observe une reconfiguration des frontières institutionnelles de l’association.
Pour autant, nous ne pouvons, ni conclure sur un entreprenariat associatif unique et universel, ni expliquer les divergences de comportements entrepreneuriaux entre les deux associations étudiées.
Auteur
Karim BEN SLIMANE
Résumé
Ce travail étudie l’entrepreneuriat institutionnel des technologies politiques. Les technologies politiques sont des technologies dont les conséquences sur la structure sociale sont prévisibles et non négociables (Winner 1999). Elles sont donc utilisées par l’entrepreneur dans l’objectif de changer l’ordre social dans un sens prévisible qui lui est favorable. Ce travail montre donc que les technologies sont une source de création d’ordre social et relativise l’idée de la neutralité et de la flexibilité des technologies qui prévaut dans les approches fondées sur une ontologie constructionniste notamment la théorie néo institutionnelle sociologique. Loin de revenir à un déterminisme technologique, ce travail réhabilite au sein de la théorie néo institutionnelle la thèse selon laquelle la construction de l’ordre social implique des processus de deux natures : sociale et matérielle. L’apport de ce travail consiste dans l’illustration du rôle des intérêts politiques et de l’agence de l’entrepreneur dans l’articulation et dans l’association entre les propriétés matérielles de l’objet et les dimensions sociales et cognitives de la construction de sens.
Les résultats de l’étude du cas du soutien de TF1 en 2004 d’une nouvelle norme de compression pour la télévision numérique montrent que l’entrepreneur peut imposer un ordre social particulier et non négociable en choisissant des technologies non flexibles. L’enjeu pour les acteurs est ainsi l’existence ou la non existence de ce type de technologie. C’est sur ce volet que les processus symboliques et les compétences de l’entrepreneur entrent en jeu pour légitimer l’imposition de sa technologie et par ricochet de son scénario de changement institutionnel. Le recours aux stratégies et aux ressources discursives s’avère dans cette situation très pertinent. La construction de la réalité et le changement des institutions impliquent donc trois notions fondamentales : l’agence des acteurs, la construction de sens et les propriétés matérielles de l’objet.
Auteurs
Taïeb Hafsi
Luc Bernier
Mehdi Farashahi
Résumé
Les États ont évolué et il en va de même de la nature de l’entreprenariat institutionnel du secteur public. Dans ce texte, les patterns de co-évolution de l’État et de l’entreprenariat institutionnel du secteur public sont décrits en utilisant les résultats de recherche rapportés dans la documentation ainsi que ceux de nos recherches. Lorsqu’il y a un besoin urgent d’innovation administrative, l’État relâche les contrôles bureaucratiques traditionnels et crée les conditions nécessaires à la promotion d’un comportement innovateur adéquat (fit) face à un tel besoin. Lorsque le besoin est satisfait, la bureaucratie prend à nouveau les devants.
Depuis la deuxième Guerre mondiale, trois patterns ont été identifiés : (1) des grands entrepreneurs qui élaborent de nouvelles activités ou de nouvelles organisations; (2) des entrepreneurs systémiques en quête d’améliorations quant à la gestion de la bureaucratie; et (3) des entrepreneurs législatifs souhaitant repenser et refaire le système étatique. Ces patterns constituent les fondements d’une théorie de la contingence de l’entreprenariat institutionnel du secteur public; c’est ce que nous nous proposons de démontrer dans cet article puis en guise de conclusion, nous suggérons quelques implications de cette théorie.
Auteur
Madina RIVAL
Résumé
Le développement des associations conduit à a multiplication des pratiques issues de l’entreprises dans ces organisations a priori sans but lucratif. Cette communication cherche à s’interroger sur les manifestations profondes de telles évolutions. L’entreprise est caractérisée depuis Weber par la figure de l’entrepreneur et depuis Schumpeter par l’activité d’entreprenariat. Quelles formes peut prendre l’émergence de l’entreprenariat associatif ?
Pour répondre à cette question, nous avons choisi de creuser un terreau a priori fertile : nous sommes allés voir deux associations françaises du secteur médical, sanitaire et social à « haut potentiel entrepreneurial. » Dans une démarche essentiellement qualitative (21 interviews et étude documentaire) nous avons reconstruit a posteriori le ressenti des acteurs en matière entrepreneuriale. Il ressort de cette double étude de cas l’émergence de formes plurielles d’entreprenariat associatif. Des jeux d’acteurs, proches de la déviance avec prise de risque, sont observés en particulier dans les relations avec les tutelles. Par ailleurs, on peut parler d’entreprenariat social lorsque ces deux associations configurent une offre de service marchand. Enfin, dans l’un des deux cas, on observe une reconfiguration des frontières institutionnelles de l’association.
Pour autant, nous ne pouvons, ni conclure sur un entreprenariat associatif unique et universel, ni expliquer les divergences de comportements entrepreneuriaux entre les deux associations étudiées.
Auteur
Karim BEN SLIMANE
Résumé
Ce travail étudie l’entrepreneuriat institutionnel des technologies politiques. Les technologies politiques sont des technologies dont les conséquences sur la structure sociale sont prévisibles et non négociables (Winner 1999). Elles sont donc utilisées par l’entrepreneur dans l’objectif de changer l’ordre social dans un sens prévisible qui lui est favorable. Ce travail montre donc que les technologies sont une source de création d’ordre social et relativise l’idée de la neutralité et de la flexibilité des technologies qui prévaut dans les approches fondées sur une ontologie constructionniste notamment la théorie néo institutionnelle sociologique. Loin de revenir à un déterminisme technologique, ce travail réhabilite au sein de la théorie néo institutionnelle la thèse selon laquelle la construction de l’ordre social implique des processus de deux natures : sociale et matérielle. L’apport de ce travail consiste dans l’illustration du rôle des intérêts politiques et de l’agence de l’entrepreneur dans l’articulation et dans l’association entre les propriétés matérielles de l’objet et les dimensions sociales et cognitives de la construction de sens.
Les résultats de l’étude du cas du soutien de TF1 en 2004 d’une nouvelle norme de compression pour la télévision numérique montrent que l’entrepreneur peut imposer un ordre social particulier et non négociable en choisissant des technologies non flexibles. L’enjeu pour les acteurs est ainsi l’existence ou la non existence de ce type de technologie. C’est sur ce volet que les processus symboliques et les compétences de l’entrepreneur entrent en jeu pour légitimer l’imposition de sa technologie et par ricochet de son scénario de changement institutionnel. Le recours aux stratégies et aux ressources discursives s’avère dans cette situation très pertinent. La construction de la réalité et le changement des institutions impliquent donc trois notions fondamentales : l’agence des acteurs, la construction de sens et les propriétés matérielles de l’objet.
Auteurs
Taïeb Hafsi
Luc Bernier
Mehdi Farashahi
Résumé
Les États ont évolué et il en va de même de la nature de l’entreprenariat institutionnel du secteur public. Dans ce texte, les patterns de co-évolution de l’État et de l’entreprenariat institutionnel du secteur public sont décrits en utilisant les résultats de recherche rapportés dans la documentation ainsi que ceux de nos recherches. Lorsqu’il y a un besoin urgent d’innovation administrative, l’État relâche les contrôles bureaucratiques traditionnels et crée les conditions nécessaires à la promotion d’un comportement innovateur adéquat (fit) face à un tel besoin. Lorsque le besoin est satisfait, la bureaucratie prend à nouveau les devants.
Depuis la deuxième Guerre mondiale, trois patterns ont été identifiés : (1) des grands entrepreneurs qui élaborent de nouvelles activités ou de nouvelles organisations; (2) des entrepreneurs systémiques en quête d’améliorations quant à la gestion de la bureaucratie; et (3) des entrepreneurs législatifs souhaitant repenser et refaire le système étatique. Ces patterns constituent les fondements d’une théorie de la contingence de l’entreprenariat institutionnel du secteur public; c’est ce que nous nous proposons de démontrer dans cet article puis en guise de conclusion, nous suggérons quelques implications de cette théorie.