Auteurs
Sylvaine Castellano
Olga Ivanova
Abstract
Organizational legitimacy can be viewed as conformity to broadly-accepted standards, or institutions. The main question we are looking to answer with the present study is what happens when these institutions change? Which institutions will organizations adhere to?
This paper analyzes how institutional change affects organizational legitimacy. A framework was designed to take into consideration the types of changes based on the different types of institutions (formal versus informal), which are also regarded as sources of legitimacy. A typology of legitimacy profiles based on the different sources sought by organizations was developed. We tested the theoretical framework with a qualitative on the Bulgarian wine sector in 2007. The later represents the perfect setting for the present study since both the country and the industry encountered major institutional transformations over the last two decades. The results show that the type of legitimacy profile adopted depends on the type of institutional change as well as the specific organizational characteristics.
Auteur
Bérangère SZOSTAK TAPON
Résumé
Les organisations ont à gérer deux impératifs stratégiques : être légitimes et singulières. Comment y parviennent-elles ? L’article propose une réponse possible à travers le concept d’image institutionnelle définie comme « la projection volontaire d’une image organisationnelle référençant les logiques légitimes du champ organisationnel à destination de parties prenantes ». L’intention de cet article est alors de décrire ce concept, de proposer des implications méthodologiques et de le tester sur une étude de cas.
La première partie de l’article rappelle tout d’abord les évolutions majeures des Théories néoinstitutionnalistes : d’une vision passive de l’organisation dans un champ défini par une seule logique institutionnelle, les recherches soulignent le rôle actif (voire proactif) d’une organisation dans un champ poly-logique. Ces conclusions sont reprises dans la section suivante qui détaille le concept de l’image institutionnelle à partir de la littérature sur l’identité/image organisationnelle. En effet, les managers chargés de communiquer la légitimité de leur organisation sont amenés à s’interroger sur les attributs organisationnels considérés comme capitaux par les parties-prenantes et caractérisant la singularité de cette organisation. Cette communication volontaire a pour objectif d’accroître l’attractivité des images organisationnelles auprès de ces groupes. Une manière d’atteindre cet objectif est de
se référer aux logiques institutionnelles tout en maintenant une latitude suffisante pour spécifier la singularité de l’organisation. La piste retenue est alors le discours tenu par les organisations pour se présenter à une cible précise.
La seconde partie propose une étude de cas pour illustrer les conclusions de la première partie, mais aussi pour identifier les limites du concept d’image institutionnelle. Cette étude est réalisée sur les agences de design françaises qui sont dans un champ où trois logiques coexistent {le fonctionnalisme ; le formalisme ; le stratégique}. La recherche s’est basée sur des données secondaires (une revue professionnelle de 1989 à 2002). Ainsi, 966 images institutionnelles d’agences ont été codées à partir de règles formulées après plusieurs étapes de double-codage. L’analyse de contenu réalisée sur ces images indique comment les agences parviennent à communiquer leur singularité tout en paraissant légitimes.
L’étude de cas sur les agences de design souligne alors au moins deux apports concernant l’image institutionnelle : (1) cette image doit être étudiée en fonction des évolutions du champ ; (2) les logiques n’ont pas le même statut au fil du temps (majeure ou mineure) et ne jouent donc pas le même rôle en matière de stratégie de différenciation et de légitimité. Les managers des agences - et des organisations en général- ont par conséquent tout intérêt à être au fait des évolutions du champ.
Auteurs
Élodie Brulé
Luc K. Audebrand
Résumé
Cet article propose d’envisager le changement institutionnel amorcé autour d’une innovation comme un dialogue au cours duquel les protagonistes mobilisent des stratégies discursives similaires, opposées ou complémentaires en fonction des enjeux en cours. Dans la littérature néo-institutionnelle, l’innovation est considérée à la fois comme la source et le résultat de l’existence d’opportunités institutionnelles de changement. D’aucuns reconnaissent qu’il faut penser autrement l’innovation, non pas comme un objet, mais comme une activité, une démarche ou un processus qui ne se réduit pas à un processus de diffusion. Cette conception de l’innovation implique de tenir compte des éléments qui favorisent et contraignent l’émergence d’une «nouveauté» dans un milieu donné. Pour ce faire, nous allons ajouter à l’analyse des stratégies des promoteurs (Garud et al, 2002; Munir et Phillips, 2005) ou des acteurs liés aux promoteurs (Greenwood et al, 2002), l’analyse des stratégies des opposants à
l’innovation disruptive. Peu d'articles s’intéressent en effet aux stratégies d'acteurs non porteurs de l’innovation ou aux multiples interactions entre les porteurs du changement et ceux qui s’y opposent tout au long du processus d’institutionnalisation.
Notre article se base sur une recherche diachronique réalisée dans le secteur français de l’agriculture suite à l’introduction des premières semences OGM en 1996. Nous décrivons les stratégies de deux types d’acteurs aux intérêts opposés : les acteurs dominants et les acteurs dominés du champ agro-alimentaire français. Ce cas met en évidence la manière dont les activistes opposés à une innovation donnée se réapproprient cette invention, influençant ainsi son processus d'appropriation.
Notre article vise à contribuer de deux façons à une perspective davantage stratégique de la théorie néo-institutionnelle. Tout d’abord, en distinguant les concepts d’invention et d’innovation, notre article promeut une conception processuelle plutôt que mécanique du changement institutionnel. Deuxièmement, en exposant le dialogue entre ces acteurs à divers moments du processus d’innovation, notre article propose une vision qui permet de montrer l’interaction entre les stratégies des acteurs.
Auteurs
Sylvaine Castellano
Olga Ivanova
Abstract
Organizational legitimacy can be viewed as conformity to broadly-accepted standards, or institutions. The main question we are looking to answer with the present study is what happens when these institutions change? Which institutions will organizations adhere to?
This paper analyzes how institutional change affects organizational legitimacy. A framework was designed to take into consideration the types of changes based on the different types of institutions (formal versus informal), which are also regarded as sources of legitimacy. A typology of legitimacy profiles based on the different sources sought by organizations was developed. We tested the theoretical framework with a qualitative on the Bulgarian wine sector in 2007. The later represents the perfect setting for the present study since both the country and the industry encountered major institutional transformations over the last two decades. The results show that the type of legitimacy profile adopted depends on the type of institutional change as well as the specific organizational characteristics.
Auteur
Bérangère SZOSTAK TAPON
Résumé
Les organisations ont à gérer deux impératifs stratégiques : être légitimes et singulières. Comment y parviennent-elles ? L’article propose une réponse possible à travers le concept d’image institutionnelle définie comme « la projection volontaire d’une image organisationnelle référençant les logiques légitimes du champ organisationnel à destination de parties prenantes ». L’intention de cet article est alors de décrire ce concept, de proposer des implications méthodologiques et de le tester sur une étude de cas.
La première partie de l’article rappelle tout d’abord les évolutions majeures des Théories néoinstitutionnalistes : d’une vision passive de l’organisation dans un champ défini par une seule logique institutionnelle, les recherches soulignent le rôle actif (voire proactif) d’une organisation dans un champ poly-logique. Ces conclusions sont reprises dans la section suivante qui détaille le concept de l’image institutionnelle à partir de la littérature sur l’identité/image organisationnelle. En effet, les managers chargés de communiquer la légitimité de leur organisation sont amenés à s’interroger sur les attributs organisationnels considérés comme capitaux par les parties-prenantes et caractérisant la singularité de cette organisation. Cette communication volontaire a pour objectif d’accroître l’attractivité des images organisationnelles auprès de ces groupes. Une manière d’atteindre cet objectif est de
se référer aux logiques institutionnelles tout en maintenant une latitude suffisante pour spécifier la singularité de l’organisation. La piste retenue est alors le discours tenu par les organisations pour se présenter à une cible précise.
La seconde partie propose une étude de cas pour illustrer les conclusions de la première partie, mais aussi pour identifier les limites du concept d’image institutionnelle. Cette étude est réalisée sur les agences de design françaises qui sont dans un champ où trois logiques coexistent {le fonctionnalisme ; le formalisme ; le stratégique}. La recherche s’est basée sur des données secondaires (une revue professionnelle de 1989 à 2002). Ainsi, 966 images institutionnelles d’agences ont été codées à partir de règles formulées après plusieurs étapes de double-codage. L’analyse de contenu réalisée sur ces images indique comment les agences parviennent à communiquer leur singularité tout en paraissant légitimes.
L’étude de cas sur les agences de design souligne alors au moins deux apports concernant l’image institutionnelle : (1) cette image doit être étudiée en fonction des évolutions du champ ; (2) les logiques n’ont pas le même statut au fil du temps (majeure ou mineure) et ne jouent donc pas le même rôle en matière de stratégie de différenciation et de légitimité. Les managers des agences - et des organisations en général- ont par conséquent tout intérêt à être au fait des évolutions du champ.
Auteurs
Élodie Brulé
Luc K. Audebrand
Résumé
Cet article propose d’envisager le changement institutionnel amorcé autour d’une innovation comme un dialogue au cours duquel les protagonistes mobilisent des stratégies discursives similaires, opposées ou complémentaires en fonction des enjeux en cours. Dans la littérature néo-institutionnelle, l’innovation est considérée à la fois comme la source et le résultat de l’existence d’opportunités institutionnelles de changement. D’aucuns reconnaissent qu’il faut penser autrement l’innovation, non pas comme un objet, mais comme une activité, une démarche ou un processus qui ne se réduit pas à un processus de diffusion. Cette conception de l’innovation implique de tenir compte des éléments qui favorisent et contraignent l’émergence d’une «nouveauté» dans un milieu donné. Pour ce faire, nous allons ajouter à l’analyse des stratégies des promoteurs (Garud et al, 2002; Munir et Phillips, 2005) ou des acteurs liés aux promoteurs (Greenwood et al, 2002), l’analyse des stratégies des opposants à
l’innovation disruptive. Peu d'articles s’intéressent en effet aux stratégies d'acteurs non porteurs de l’innovation ou aux multiples interactions entre les porteurs du changement et ceux qui s’y opposent tout au long du processus d’institutionnalisation.
Notre article se base sur une recherche diachronique réalisée dans le secteur français de l’agriculture suite à l’introduction des premières semences OGM en 1996. Nous décrivons les stratégies de deux types d’acteurs aux intérêts opposés : les acteurs dominants et les acteurs dominés du champ agro-alimentaire français. Ce cas met en évidence la manière dont les activistes opposés à une innovation donnée se réapproprient cette invention, influençant ainsi son processus d'appropriation.
Notre article vise à contribuer de deux façons à une perspective davantage stratégique de la théorie néo-institutionnelle. Tout d’abord, en distinguant les concepts d’invention et d’innovation, notre article promeut une conception processuelle plutôt que mécanique du changement institutionnel. Deuxièmement, en exposant le dialogue entre ces acteurs à divers moments du processus d’innovation, notre article propose une vision qui permet de montrer l’interaction entre les stratégies des acteurs.