Auteurs
Jean-Pierre Noblet
Eric Simon
Résumé
La notion de capacité d’absorption a été étudiée d’un point de vue théorique mais n’a pas fait l’objet d’une opérationnalisation qui permette de l’appréhender. En particulier, les quatre dimensions mises en avant par Zahra et George (2002) : acquisition, assimilation, transformation et exploitation ouvrent une voie intéressante. La recherche conduite est de nature exploratoire, c’est pourquoi les cas de 10 entreprises innovantes sont ici étudiés. Dans une première partie de ce papier, nous resituerons les capacités d’absorption comme part des capacités dynamiques et proposerons une revue de la littérature. Dans la seconde partie, nous chercherons à opérationnaliser la notion de capacité d’absorption afin de tendre vers la construction d’un outil de mesure puis nous intéresserons aux liens entre la stratégie de l’entreprise et sa capacité d’absorption. Enfin, nous mettons en évidence 2 dimensions de la capacité d’absorption ignorées par la littérature.
Auteur
Xavier Weppe
Résumé
Le management des connaissances est présenté aujourd’hui comme un enjeu majeur du fonctionnement des organisations. Il permettrait un développement des capacités d’innovation de la firme et participerait au développement de son avantage concurrentiel.
Bien que la thématique du management des connaissances ait été fortement explorée ces dernières années, certaines questions restent ouvertes. L’une d’entre elles porte sur la relation entre la création de connaissances et le principe d’organisation (« organizing »). En effet, une très grande majorité des approches actuelles en Knowledge Management s’intéresse principalement aux systèmes de gestion des connaissances et aux communautés de pratique mais ne questionne pas l’impact des principes fondamentaux de l’organisation sur les processus de création, de partage, de mémorisation de la connaissance.
Nous proposons de traiter cette question en analysant les relations entre les pratiques de coordination et la gestion des connaissances. La relation entre la création de connaissances et la coordination intra-organisationnelle reste très largement inexplorée. Par ailleurs, une grande majorité des théories en management de la connaissance ont proposé une vision fonctionnaliste traitant la connaissance comme un déterminant de la performance de la firme.
Cependant, le présupposé que la connaissance peut être traitée comme un actif, semble occulter la nature dynamique, interactive et provisoire de la connaissance. Ainsi, l’occultation de ces nombreuses pratiques d’apprentissage peut-elle expliquer l’échec relatif des pratiques de management des connaissances.
Analyser cette relation pose un double défi au chercheur en gestion (Lanzara & Patriotta, 2001). D’une part, cela implique de déchiffrer comment les processus de création de connaissances conduisent à des nouveaux arrangements organisationnels et d’autre part cela exige de comprendre comment les traits spécifiques du cadre organisationnel peuvent faciliter ou entraver l’apprentissage individuel et collectif. Afin de relever ce défi, une exploration des micro-pratiques (Rouleau, 2005) des acteurs est menée afin d’analyser concrètement comment ces derniers créent et partagent de la connaissance dans leurs
pratiques quotidiennes et comment les solutions de coordinations ainsi crées influencent à leur tour la capacité de la firme à créer de la connaissance. Afin d’ouvrir ces boîtes noires que sont les mécanismes de coordination, nous analysons comment les solutions de coordination sont « fabriquées », « bricolées », « transformées » par les acteurs dans leurs pratiques de création de connaissances. La coordination est ici définie comme un processus socio-matériel de gestion des interactions dont la résultante est la solution de coordination créée par les acteurs.
Empruntant les concepts et la méthodologie de la théorie de l’acteur réseau (Latour, 2005 ; Law, 1999) et de la sociologie de la traduction (Callon, 1986), nous définissons la coordination comme un processus socio-matériel de gestion des interactions composé de quatre phases : la controverse, la problématisation, l’intéressement, l’enrôlement.
Notre propos ne porte pas sur l’identification des meilleurs modes de coordination qui permettraient une optimisation de la création de connaissances, mais plaide pour une compréhension plus fine des pratiques de coordination et de création de connaissances afin de rendre compte de leur complexité. Afin de donner du poids à ces réflexions théoriques, nous avons réalisé cinq études de cas longitudinales d’équipes projets dans un contexte d’innovation. Dans la première partie de l’article, nous retraçons l’évolution de la notion de coordination en science des organisations et nous en proposons une nouvelle conceptualisation. Dans la deuxième, nous analysons les différentes conceptions de la connaissance dans la littérature et plaidons pour une approche socio-matérielle de la
connaissance. Dans la troisième partie, nous présentons nos études de cas ainsi que les conséquences méthodologiques de l’utilisation de la théorie de l’acteur réseau. Enfin, la dernière partie sera consacrée à la discussion des résultats.
Auteurs
Laurent Renard
Richard Soparnot
Gilles St-Aman
Résumé
Les technologies Internet ont permis l'adoption de nouveaux standards transactionnels autorisant des innovations technologique, commerciale, organisationnelle et institutionnelle. Elles ont parfois même modifié les trajectoires stratégiques de certaines firmes et abouti à la formulation d’une véritable stratégie Internet. Toutefois, la mise en oeuvre d’une telle stratégie pose le problème de la capacité de transformation d’une organisation qui n’est pas née « point com » et de son aptitude à intégrer ces technologies au coeur de ses activités. Pour cela, l’organisation doit mobiliser ou créer un ensemble de
capacités organisationnelles particulières, que l’on nomme capacités organisationnelles Internet. Si certains d’auteurs (Montealegre, 2002 ; Rindova et Kotha, 2001) ont développé à partir d’études empiriques différentes typologies des capacités organisationnelles Internet, aucune de ces recherches ne s’est intéressée précisément à la problématique de leur développement et de leur création, c’est-à-dire de leur évolution. Le modèle d’Helfat et Peteraf (2003) semble, de prime abord, fécond pour analyser l’évolution d’une capacité organisationnelle. Cependant, aucune étude empirique ne l’a utilisé à ce jour pour rendre compte de la problématique de l’évolution des capacités organisationnelles, ce qui ne permet donc pas de connaître réellement son potentiel heuristique. La question générale de recherche est la suivante : Comment une entreprise crée-t-elle et développe-t-elle ses capacités organisationnelles Internet pour déployer sa stratégie Internet et quel est leur cycle de vie?
Pour répondre à ces questions, la première partie de l’article présente le cadre conceptuel retenu pour l’étude. En se référant au courant de la Resource Based View, nous proposons d’une part une typologie des capacités organisationnelles Internet, et d’autre part le modèle de cycle de vie de ces dernières. Ensuite, nous exposons les choix méthodologiques ainsi que le contexte de l’étude. Nous décrivons notamment l'évolution des capacités organisationnelles Internet d'une organisation canadienne de l'industrie du tourisme qui a mis en oeuvre une stratégie Internet entre 1998 et 2005. Enfin, nous présentons et discutons les résultats de cette recherche. En étudiant la mise en oeuvre et la transformation de la stratégie Internet, l’étude permet notamment de comprendre le processus de création et de transformation des capacités organisationnelles et leur rôle sur la stratégie.
Auteurs
Jean-Pierre Noblet
Eric Simon
Résumé
La notion de capacité d’absorption a été étudiée d’un point de vue théorique mais n’a pas fait l’objet d’une opérationnalisation qui permette de l’appréhender. En particulier, les quatre dimensions mises en avant par Zahra et George (2002) : acquisition, assimilation, transformation et exploitation ouvrent une voie intéressante. La recherche conduite est de nature exploratoire, c’est pourquoi les cas de 10 entreprises innovantes sont ici étudiés. Dans une première partie de ce papier, nous resituerons les capacités d’absorption comme part des capacités dynamiques et proposerons une revue de la littérature. Dans la seconde partie, nous chercherons à opérationnaliser la notion de capacité d’absorption afin de tendre vers la construction d’un outil de mesure puis nous intéresserons aux liens entre la stratégie de l’entreprise et sa capacité d’absorption. Enfin, nous mettons en évidence 2 dimensions de la capacité d’absorption ignorées par la littérature.
Auteur
Xavier Weppe
Résumé
Le management des connaissances est présenté aujourd’hui comme un enjeu majeur du fonctionnement des organisations. Il permettrait un développement des capacités d’innovation de la firme et participerait au développement de son avantage concurrentiel.
Bien que la thématique du management des connaissances ait été fortement explorée ces dernières années, certaines questions restent ouvertes. L’une d’entre elles porte sur la relation entre la création de connaissances et le principe d’organisation (« organizing »). En effet, une très grande majorité des approches actuelles en Knowledge Management s’intéresse principalement aux systèmes de gestion des connaissances et aux communautés de pratique mais ne questionne pas l’impact des principes fondamentaux de l’organisation sur les processus de création, de partage, de mémorisation de la connaissance.
Nous proposons de traiter cette question en analysant les relations entre les pratiques de coordination et la gestion des connaissances. La relation entre la création de connaissances et la coordination intra-organisationnelle reste très largement inexplorée. Par ailleurs, une grande majorité des théories en management de la connaissance ont proposé une vision fonctionnaliste traitant la connaissance comme un déterminant de la performance de la firme.
Cependant, le présupposé que la connaissance peut être traitée comme un actif, semble occulter la nature dynamique, interactive et provisoire de la connaissance. Ainsi, l’occultation de ces nombreuses pratiques d’apprentissage peut-elle expliquer l’échec relatif des pratiques de management des connaissances.
Analyser cette relation pose un double défi au chercheur en gestion (Lanzara & Patriotta, 2001). D’une part, cela implique de déchiffrer comment les processus de création de connaissances conduisent à des nouveaux arrangements organisationnels et d’autre part cela exige de comprendre comment les traits spécifiques du cadre organisationnel peuvent faciliter ou entraver l’apprentissage individuel et collectif. Afin de relever ce défi, une exploration des micro-pratiques (Rouleau, 2005) des acteurs est menée afin d’analyser concrètement comment ces derniers créent et partagent de la connaissance dans leurs
pratiques quotidiennes et comment les solutions de coordinations ainsi crées influencent à leur tour la capacité de la firme à créer de la connaissance. Afin d’ouvrir ces boîtes noires que sont les mécanismes de coordination, nous analysons comment les solutions de coordination sont « fabriquées », « bricolées », « transformées » par les acteurs dans leurs pratiques de création de connaissances. La coordination est ici définie comme un processus socio-matériel de gestion des interactions dont la résultante est la solution de coordination créée par les acteurs.
Empruntant les concepts et la méthodologie de la théorie de l’acteur réseau (Latour, 2005 ; Law, 1999) et de la sociologie de la traduction (Callon, 1986), nous définissons la coordination comme un processus socio-matériel de gestion des interactions composé de quatre phases : la controverse, la problématisation, l’intéressement, l’enrôlement.
Notre propos ne porte pas sur l’identification des meilleurs modes de coordination qui permettraient une optimisation de la création de connaissances, mais plaide pour une compréhension plus fine des pratiques de coordination et de création de connaissances afin de rendre compte de leur complexité. Afin de donner du poids à ces réflexions théoriques, nous avons réalisé cinq études de cas longitudinales d’équipes projets dans un contexte d’innovation. Dans la première partie de l’article, nous retraçons l’évolution de la notion de coordination en science des organisations et nous en proposons une nouvelle conceptualisation. Dans la deuxième, nous analysons les différentes conceptions de la connaissance dans la littérature et plaidons pour une approche socio-matérielle de la
connaissance. Dans la troisième partie, nous présentons nos études de cas ainsi que les conséquences méthodologiques de l’utilisation de la théorie de l’acteur réseau. Enfin, la dernière partie sera consacrée à la discussion des résultats.
Auteurs
Laurent Renard
Richard Soparnot
Gilles St-Aman
Résumé
Les technologies Internet ont permis l'adoption de nouveaux standards transactionnels autorisant des innovations technologique, commerciale, organisationnelle et institutionnelle. Elles ont parfois même modifié les trajectoires stratégiques de certaines firmes et abouti à la formulation d’une véritable stratégie Internet. Toutefois, la mise en oeuvre d’une telle stratégie pose le problème de la capacité de transformation d’une organisation qui n’est pas née « point com » et de son aptitude à intégrer ces technologies au coeur de ses activités. Pour cela, l’organisation doit mobiliser ou créer un ensemble de
capacités organisationnelles particulières, que l’on nomme capacités organisationnelles Internet. Si certains d’auteurs (Montealegre, 2002 ; Rindova et Kotha, 2001) ont développé à partir d’études empiriques différentes typologies des capacités organisationnelles Internet, aucune de ces recherches ne s’est intéressée précisément à la problématique de leur développement et de leur création, c’est-à-dire de leur évolution. Le modèle d’Helfat et Peteraf (2003) semble, de prime abord, fécond pour analyser l’évolution d’une capacité organisationnelle. Cependant, aucune étude empirique ne l’a utilisé à ce jour pour rendre compte de la problématique de l’évolution des capacités organisationnelles, ce qui ne permet donc pas de connaître réellement son potentiel heuristique. La question générale de recherche est la suivante : Comment une entreprise crée-t-elle et développe-t-elle ses capacités organisationnelles Internet pour déployer sa stratégie Internet et quel est leur cycle de vie?
Pour répondre à ces questions, la première partie de l’article présente le cadre conceptuel retenu pour l’étude. En se référant au courant de la Resource Based View, nous proposons d’une part une typologie des capacités organisationnelles Internet, et d’autre part le modèle de cycle de vie de ces dernières. Ensuite, nous exposons les choix méthodologiques ainsi que le contexte de l’étude. Nous décrivons notamment l'évolution des capacités organisationnelles Internet d'une organisation canadienne de l'industrie du tourisme qui a mis en oeuvre une stratégie Internet entre 1998 et 2005. Enfin, nous présentons et discutons les résultats de cette recherche. En étudiant la mise en oeuvre et la transformation de la stratégie Internet, l’étude permet notamment de comprendre le processus de création et de transformation des capacités organisationnelles et leur rôle sur la stratégie.