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Altintas Gulsun, Royer Isabelle

Auteurs

Gulsun Altintas

Isabelle Royer

Résumé

Dans la littérature, la crise est considérée comme une situation destructrice générant d’importantes pertes, voire mettant en péril l’organisation. Ces dangers expliquent la focalisation des recherches sur la prévention et la gestion des crises afin d’éviter une catastrophe. Après le retour à la situation normale, des travaux plus récents indiquent que les crises peuvent constituer une opportunité de changement pour les organisations y ayant survécu. Les crises permettraient de révéler des faiblesses peu visibles en période de stabilité et par suite déclencher un processus d’apprentissage. Cette perspective positive est toutefois contrebalancée par d’autres travaux qui indiquent au contraire des difficultés d’apprentissage qui sont d’autant plus importantes que la crise a été sévère. Notre recherche prolonge ces travaux. Elle a pour objectif d’étudier l’effet de la gestion d’une crise sur les conséquences de la turbulence suivante, en se focalisant tout particulièrement sur la période post-crise.
Pour cela, nous avons mené une étude longitudinale de cinq situations de crise dans le secteur du tourisme. Nous avons collecté des données rétrospectives depuis le déclenchement de la crise jusqu’à une perturbation suivante afin d’identifier d’éventuels apprentissages post-crise et leurs effets sur l’impact de la turbulence suivante.
Les analyses montrent l’existence d’une phase d’apprentissage suite à la gestion de la crise. Durant cette période post-crise, les organisations effectuent des modifications stratégiques visant à réduire les défaillances identifiées durant la crise ; ces modifications permettent ensuite effectivement d’atténuer l’incidence de la turbulence suivante. Notre étude montre ainsi qu’une crise peut être une opportunité d’apprentissage sans toutefois remettre en cause les freins à l’apprentissage post-crise. En fait, nos analyses suggèrent que l’apprentissage post-crise est contingent à l’origine de la crise : les crises d’origine externe étant plus favorables à l’apprentissage que les crises d’origine interne.