Auteurs
Régis Coeurderoy
Albert Birhashirwa Rwibunza Lwango
Résumé
Dans la littérature en émergence sur l’entreprise familiale, un nombre croissant et convergent d’articles récents met en avant la spécificité du capital social développé par cette catégorie d’entreprises. Il est ainsi possible d’identifier un capital social qui s’appuie sur les facteurs de solidarité et d’implication familiale. Il s’agit de la stabilité, l’interdépendance, les interactions et l’accessibilité. Si le capital social fondé sur la solidarité familiale génère des caractéristiques managériales spécifiques à l‘organisation, l’existence de ce capital social ne garantit pas a priori, en revanche, une plus grande efficience comparative de l’entreprise familiale. Dans la présente recherche théorique, nous étudions dans quelle mesure le capital social créé par l’entreprise familiale peut améliorer l’efficience organisationnelle. En s’appuyant sur les apports de l’économie des organisations, nous proposons un modèle d’évaluation des « coûts bureaucratiques » propres à l’organisation - coûts de mesure et coûts de coordination : nous montrons d’une part que, plus la solidarité familiale renforce le capital social, plus ce capital social bénéficie d’un avantage en termes de coûts bureaucratiques internes par comparaison avec l’entreprise non familiale. Cette hypothèse repose sur l’idée que la connaissance mutuelle et l’interdépendance réduisent les coûts de mesure et de coordination. En revanche, nous considérons que, lorsque l’organisation augmente en taille, les bénéfices de ce capital social issu de la famille peuvent devenir une contrainte comparativement à la firme non familiale. Les coûts de mesure comme de coordination s’élèvent alors lorsque les « règles du jeu » familiales deviennent exclusives pour les autres parties prenantes à l’organisation. Avec la croissance de la taille de l’organisation, on peut estimer qu’il existe un seuil d’efficience du capital social familial.