AIMS

Index des auteurs > Valiorgue Bertrand

Hollandts Xavier, Valiorgue Bertrand

Les résultats des nombreuses études réalisées depuis une quarantaine d’années tendent à montrer que les pratiques socialement responsables ont un impact positif sur la performance économique de l’entreprise. Examiner l’impact des pratiques socialement responsables sous cet angle renforce paradoxalement une vision de l’entreprise dont la vocation demeure la maximisation du profit puisque cette maximisation est susceptible de se révéler socialement responsable. Nous proposons dans cet article de renouveler les termes du questionnement en prenant comme point de départ que l’entreprise réunie autour d’un projet économique des parties prenantes dont les intérêts sont contradictoires et jamais parfaitement alignés. Nous suggérons que l’engagement des entreprises en matière de responsabilité sociale correspond a un processus entrepreneurial de conversion de valeurs sociétales en valeur marchande qui peut éventuellement se traduire par une amélioration de la performance économique. Notre étude empirique est basée sur un échantillon de données de panel de 90 entreprises françaises dont les performances sociales et environnementales ont été évaluées par l’agence de notation Riskmetrics, données que nous analysons au moyen d’une méthode instrumentale sur la période 1999-2009. Nous montrons au final que la relation performance économique – engagements sociétaux est incertaine et que les entreprises françaises cotées ne parviennent pas toutes a convertir les valeurs sociétales en valeur marchande car elles ne disposent pas toutes d’une capacité de conversion.

Daudigeos Thibault, Valiorgue Bertrand

This paper proposes a novel reading of the spread of practices being championed under the Corporate Social Responsibility banner. Our analysis, building on anthropologist René Girard’s work, is that the trend reflects efforts by globalized capitalist corporations to escape a scapegoating mechanism that could ultimately oust them from society. The starting point is an investigative framework cross-analyzing externality theory with the concept of reciprocal violence as theorized in Girard’s work. We show how negative externalities can trigger cycles of reciprocal violence between firms and their stakeholders. Scapegoating emerges as the last social rampart for regulating system-endemic violence as stakeholders grow increasingly sensitive to the externalities that threaten to overwhelm contemporary governance mechanisms.