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Lièvre Pascal, Rix-lièvre Géraldine

Dans la perspective d’une construction d’une théorie ancrée au sens de Glaser et Strauss, l’objet de cette contribution est de rendre compte comment un collectif informel en situation extrême tel une expédition polaire, sans standard organisationnel partagé, s’y prend pour se coordonner. Il apparaît que le chef d’expédition surdétermine les modes de coordination tout au long de l’expédition. C’est à partir de son expérience en tant que chef d’expédition que celui-ci a construit un invariant opératoire dans la manière de conduire une expédition qui l’amène à prendre en charge la conception de l’expédition, à coordonner d’une manière classique mais relativement autoritaire la phase de préparation, et à tout faire pour construire et maintenir sa légitimité en tant que chef d’expédition dans la phase de réalisation où l’adaptation doit prévaloir à toute planification. Le choix des équipiers et l’attribution d’un objet symbolique mais aussi pragmatique comme le fusil, utilisé pour gérer la sécurité avec les ours deviennent des enjeux essentiels, dans les modalités de construction globale de la coordination. En conclusion, nous questionnons les travaux sur la coordination en situation extrême à partir de ces résultats.