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Dang Reynaldo

La place des femmes au sein des conseils (d’administration ou de surveillance) a fait l’objet d’une littérature (théorique et empirique) abondante dans de nombreux pays, principalement aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans les pays scandinaves. Les principaux résultats révèlent que la progression des femmes au sein des conseils est en moyenne faible et relativement lente. Il existe des écarts significatifs entre les pays. Dans l’ensemble, les femmes détiennent environ 10% des sièges au sein des conseils. A notre connaissance, il n’existe pas d’études similaires en France. Cet article examine dans quelle mesure les femmes sont parvenues à percer le « plafond de verre » en examinant empiriquement la progression des femmes au sein des conseils des 120 premiers grands groupes français (SBF 120). De même, nous étudions leur rôle en tant qu’administratrices internes et externes ou à la tête des entreprises. De manière générale, les résultats indiquent que la progression des femmes a significativement progressé. En 2009, au moins une femme siège aux conseils de 68% des entreprises du SBF 120. Les femmes représentent près de 10% des mandats. Toutefois, lorsque nous analysons plus attentivement, aucun signe ne permet de conclure à un accroissement du nombre issu de le la firme ou à la tête de l’entreprise. Le nombre d’administratrices internes et de présidentes reste faible (environ 1%), corroborant les études anglo-saxonnes en la matière. Leur nombre ne s’accroît pas et tend même à régresser. Nous analysons la progression des femmes au sein des conseils en présentant différentes explications théoriques en nous plaçant tant à l’échelle des conseils (théories de l’identité et de la cohésion sociale et des réseaux), que de la firme (théories des ressources, de la dépendance des ressources et du token), que de l’environnement (théories institutionnelles du signal et des parties prenantes).