L’improvisation suscite un intérêt croissant dans la littérature managériale. Cependant, le cas particulier de l’improvisation organisationnelle a été relativement peu étudié jusqu’ici. Audelà d’une simple transposition des caractéristiques individuelles au niveau collectif, il manque une opérationnalisation claire du concept qui permette de caractériser l’improvisation et d’en découvrir les mécanismes. Une meilleure compréhension de l’improvisation organisationnelle modifierait les représentations, encore négatives, que se font les praticiens de l’improvisation. Toutefois, dans le domaine hospitalier, caractérisé par une forte institutionnalisation des pratiques, l’improvisation est principalement reconnue comme indispensable en situation critique. Il est donc nécessaire de mieux étudier l’improvisation, car celle-ci s’avère être une ressource cruciale à la résolution de problèmes complexes en situation de pression émotionnelle et temporelle forte. L’objectif de cette étude, en cours de réalisation, est de proposer une compréhension de l’improvisation organisationnelle au travers des interactions interindividuelles. En suivant les principes de la théorie enracinée, nous menons une analyse rétrospective de la réponse à la canicule de 2003 par trois structures hospitalières d’Ile-de-France. Les premières analyses de notre étude mettent en évidence trois types d’interactions : des interactions discursives, sources de développement de nouvelles pratiques, des interactions de traduction qui génèrent un référentiel commun de pratiques, et des interactions basées sur l’expertise qui légitiment certaines pratiques. La mise en évidence de telles interactions nous semble cruciale pour une meilleure compréhension de l’improvisation. Aussi, les éléments émergents de nos premières analyses semblent très proches des éléments théoriques du cadre des capacités dynamiques. Cela nous conduit ainsi à discuter la pertinence de l’approche des capacités dynamiques comme cadre d’analyse des interactions composant l’improvisation organisationnelle en situation de crise.
De nos jours, la crise est devenue un terme très évoqué dans le monde. Qu’elle soit sur le plan économique, social ou politique, ces situations critiques ne cessent de se multiplier sur la scène internationale, ce qui montre leur diversité et la multitude d’opportunités d’apprentissage qu’elles représentent pour les organisations. Ce constat nous conduit à mettre l’accent sur un phénomène très important dans l’étude des processus de gestion de crise : l’apprentissage post-crise. Afin d’analyser les caractéristiques de cette démarche stratégique pour les organisations, nous avons étudié un cas de crise vécue par le groupe pétrolier PETRÓLEO OURO NEGRO (PON). Dans ce cadre, nous avons mené des entretiens semi directifs avec des cadres d’entreprises et experts en gestion de crise, originaires du Brésil et de la France. Nous avons également procédé à une triangulation des sources de données moyennant l’observation et l’analyse de documents. Toutes les informations collectées ont fait l’objet d’une analyse de contenu thématique chronologique. Au final, ce travail montre que le contenu de l’apprentissage, pour une cellule de crise, peut porter sur plusieurs éléments : l’image, la communication, la prévention, la relation avec les parties prenantes, les transformations/changements… Par ailleurs, les résultats ont été discutés à la lumière de l’analyse de deux grilles théoriques : les dimensions d’une organisation apprenante (Senge, 1990) et les spécificités de la phase post-crise (Roux-Dufort, 2003). A l’issue de cette analyse, des propositions opératoires ont été avancées au sujet des caractéristiques d’une cellule de crise apprenante (maîtrise personnelle, modèles mentaux, vision partagée, apprentissage en équipe, pensée systémique).
Aux marchés relativement stables des années de croissance, caractérisés par une concurrence normale, se seraient substitués des marchés beaucoup plus disputés, caractérisés par une concurrence « agressive ». Ces marchés seraient soumis à une intensité concurrentielle d’autant plus forte que le contexte sectoriel devient critique. Après avoir introduit notre sujet par une revue de littérature concernant les stratégies performantes en contexte de forte intensité concurrentielle, nous présenterons notre actuel projet de recherche : une étude quantitative dont l’objectif est d’étudier les actions stratégiques concurrentielles de TPE dans une industrie en crise. Pour ce faire, nous nous sommes appuyés sur des données collectées suite à notre enquête réalisée en juin 2008 auprès de 160 entreprises dans le secteur vitivinicole de la région Languedoc-Roussillon. Nous avons procédé à des analyses statistiques de ces données sous SPSS. Nous tenterons d’analyser l’effet de la crise sur ces organisations, l’influence de leurs perceptions de l’intensité concurrentielle sur leurs choix stratégiques. Nous analyserons la performance de ces stratégies adoptées en période de crise. En différenciant ces données selon la taille ou encore en fonction du nombre d’années d’expérience des entreprises, nous apportons des informations pour des recherches futures sur une typologie des TPE les plus performantes en contexte de crise.