Alors que les activités inter organisationnelles s’avèrent de plus en plus répandues, le processus de création de connaissances entre organisations n’a pas été au centre des recherches sur l’apprentissage organisationnel. C’est ainsi que l’objectif de cette recherche est de proposer un modèle d’analyse sur l’apprentissage inter organisationnel fondé sur la notion d’espace et de proximité. A l’heure où la question de la spatialité prend une importance croissante tout en considérant les phénomènes de déterritorialisation et de concentration territoriale des firmes, nous visons ainsi à contribuer à l’étude des transferts et de création de connaissances entre organisations à partir d’un regard centré sur l’espace inter organisationnel.
Nous soutenons que le processus de création et de transfert de connaissances se situe dans un espace institutionnel différent de celui de l’organisation. Cet espace serait observable dans les interactions des individus et en particulier dans leurs représentations. La recherche est fondée sur un regard constructiviste et interactionnelle de la connaissance. Nous suivons l’idée que la connaissance est équivalente au système de relations qui se crée pour sa conception.
C’est à partir de notre étude empirique que nous constatons que cet espace institutionnel est déterminé par la convergence entre les représentations des individus et le modèle d’interaction qu’ils mettent en œuvre.
L’étude empirique porte sur l’industrie chilienne du saumon. Cette industrie est organisée à l’égard d’un réseau d’entreprises ancrées géographiquement assurant l’élevage d’un produit animal. A l’heure actuelle, la salmoniculture chilienne entreprend une phase d’exploration et de recherche en biotechnologie face à un cadre d’urgence sanitaire des poissons élevés. A partir d’une logique partenariale, le « réseau biotechnologique et de santé animale » (RBSA) du saumon, constitué par des acteurs privés et publiques et financé notamment par un système régional d’innovation, a comme but l’introduction des nouvelles connaissances afin de résoudre les problèmes sanitaires des poissons. Notre démarche de recherche est de caractère exploratoire et porte sur une étude de cas. Dans l’accès au terrain, nous avons réalisé des entretiens non – directifs à une trentaine d’acteurs constituant le RBSA.
Si les théories ne manquent pas, pour comprendre les processus par lesquels une organisation peut apprendre (Argyris & Schön, 1978 ; March, 1991 ; Nonaka & Takeuchi, 1995), il existe un manque de connaissances sur les pratiques réelles en la matière, en particulier lorsque l’apprentissage visé repose sur l’expérimentation (versus accumulation) dans le cadre de projets (versus opérations). Cet article vise à « pénétrer la boîte noire » de l’apprentissage en mode projet. Par ailleurs, alors que la plupart des recherches abordent l’apprentissage organisationnel sous l’angle des processus, ce travail est centré sur les dispositifs d’expérimentation, et plus particulièrement sur la question de leur conception. Cette recherche s’appuie sur l’étude longitudinale d’un projet collaboratif en cours, portant sur l’introduction de la maquette numérique dans le secteur du génie civil. Dans ce contexte, nous nous sommes plus particulièrement intéressés à un dispositif baptisé « expériences-action in vivo », qui vise à tester la maquette dans le cadre d’un projet de construction. Il s’agit donc de décrire un dispositif d’expérimentation original, et de comprendre comment il a été conçu, afin d’en tirer les enseignements pour le champ de l’apprentissage organisationnel.
Dans le présent article nous cherchons à mesurer l’impact de l’accumulation d’expérience en fusion acquisition sur la probabilité de revente d’une entreprise précédemment acquise. Trois types d’expérience sont étudiées : l’expérience totale, l’expérience métier et l’expérience pays. Notre recherche s’appuie sur les théories de l’apprentissage organisationnel et la courbe d’expérience. Ces théories considèrent l’accumulation d’expérience comme un stock d’expérience qui aura une influence sur le processus d’acquisition et d’intégration et sur l’issue d’une acquisition. Nous cherchons à mesurer si ce stock, quand il augmente selon plusieurs dimensions, fait varier la probabilité future de désinvestissement d’une firme acquise.
Afin de valider nos hypothèses de recherche, nous avons étudié un panel d’acquisitions réalisées aux États-Unis en 1994. Nous avons cherché à savoir si ces acquisitions avaient été revendues par la suite et nous avons aussi mesuré les stocks d’expériences pré et post acquisition de chacune des entreprises acheteuse. Nous avons exploité un modèle de régression logistique en panel afin de valider nos hypothèses de recherche.
Au final, nous avons déterminé que l’accumulation d’expérience totale post acquisition et l’expérience métier pré et post acquisition avaient une influence sur la probabilité de désinvestissement. Nous avons aussi pu observer que le phénomène étudié était mieux décrit sous sa forme quadratique. Enfin, nous avons aussi pu observer l’importance des conditions d’acquisitions tant au niveau de la différence de métier que de la taille relative entre l’entreprise acheteuse et achetée. Une discussion des résultats et des limites à notre recherche ont suivi.