AIMS

Index des auteurs > Springuel Aubry

Harbulot Christian, Springuel Aubry

Au-delà du contrôle que l’entreprise exerce sur son environnement, persiste encore son influence. En son sein, le rôle de vérification du contrôle de l’entreprise est limité par toutes les équivoques qui se présentent tout le long du processus d’interprétation humaine. Des interactions d’influence subsistent néanmoins tant qu’une interprétation unique ne met pas fin à l’équivoque. Vis-à-vis de son environnement, l’entreprise perd également le rôle de pilotage du contrôle mais maintient toutefois son influence quand la structure de gouvernance la liant à ses parties prenantes n’est pas formalisée. Bien que le contrôle de l’entreprise s’accommode difficilement des informations équivoques (dont le sens est double ou multiple) et des structures de gouvernance non formalisées (entre hiérarchie et marché), l’entreprise qui poursuit ses activités dans ce type de contexte exerce tout de même une influence sur les acteurs de son environnement. Cet article a pour objet de se questionner sur l’intérêt de prendre en compte ces activités de l’entreprise et sur l’approche à adopter pour en faire l’objet d’une recherche spécifique du fait des caractéristiques intrinsèques du contexte de mise en œuvre de l’influence : l’équivoque et la non-formalisation. Pour étudier ces phénomènes, nous avons recours à une étude de cas. Le recueil et le traitement des données observées ont fait l’objet d’une attention particulière. Concernant l’étude des informations équivoques, une méthode sociolinguistique adaptée de Rindova et al. (2004) a été adoptée. Tandis que, pour les données liées aux structures de gouvernance non formalisées, les interactions dynamiques des organisations ont été analysées en adaptant les méthodes de l’école de Maryland à une approche qualitative. L’agenda de recherche proposé pour l’étude de l’influence d’entreprise propose justement de faire évoluer ces outils méthodologiques pour les adapter au recueil, au traitement et à l’analyse de signaux et de comportements équivoques et non formalisés. Les premiers résultats obtenus et l’objectif des recherches ultérieures consistent également en des outils théoriques et pratiques nécessaires pour accommoder l’entreprise à ces caractéristiques des contextes d’influence. Quand l’entreprise a l’initiative, ces recherches doivent enfin l’aider à arbitrer entre la mise en œuvre d’activités de contrôle ou d’influence en fonction de la situation.