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Fernandez Anne-sophie, Salvetat David

Les entreprises cherchent à combiner les avantages de stratégies simultanément concurrentielles et coopératives (Bengtsson et Kock, 1999; Hamel et al., 1989 ; Nalebuff et Brandenburger, 1996). Le concept de « coopétition » propose d’étudier ces relations du point de vue de la dialectique et du paradoxe (Das et Teng, 2000 ; De Rond et Bouchikhi ; 2003). Les chercheurs en sciences de gestion ont proposé successivement des cadres d’analyse des pour appréhender toute la portée du concept. Toutefois la question de l’émergence de ces relations de coopération entre compétiteurs fait toujours débat. Cette communication s’interroge sur la nature de la coopétition : s’agit-il d’une stratégie résultant d’un processus décisionnel délibéré ou bien d’un mode de relation contraint ? Les questions de position sectorielle, de relations de pouvoir entre les acteurs ont été jusqu’à présent assez peu envisagées. Or, ces aspects semblent jouer un rôle important dans l’émergence et le développement de stratégies de coopétition. Nous proposons de croiser une analyse verticale à une analyse horizontale des relations inter-organisationnelles. Les travaux menés sur les chaines globales de valeur, ainsi que le concept de gouvernance semblent offrir des perspectives intéressantes pour comprendre l’influence de la position des acteurs sur l’élaboration de leurs stratégies. Les filières aéronautiques et spatiales considérées comme des industries de hautes technologies représentent des contextes propices au développement de stratégies de coopétition (Gnyawali, et al., 2004; Ganguli, 2007). Une analyse qualitative de type étude de cas auprès des principaux acteurs de ces filières nous a permis de mettre en évidence quatre formes distinctes de coopétition : la coopétition imposée, la coopétition suggérée, la coopétition délibérée et enfin la coopétition non-souhaitée. Nos résultats révèlent que plus les firmes occupent une position dominante au sein de la filière plus les relations de coopération qu’elle va entretenir avec ses compétiteurs lui seront suggérées voire imposées. Autrement dit, le degré de contrainte qui pèse sur les acteurs augmente avec la position qu’ils occupent dans la filière.

Dari Laetitia, Fernandez Anne-sophie, Hiesse Virginie

Cette contribution, basée sur une étude exploratoire de type multi-cas, vise à mettre en exergue l’intérêt d’une analyse des stratégies de coopétition par intermédiaire, à la lumière du concept de brokers de réseau (Snow et alii, 1992). Ces stratégies de coopétition sont caractérisées par l’action d’un tiers extérieur aux partenaires horizontaux dans le développement des réseaux coopétitifs (Bengtsson et Kock, 2000 ; Depeyre et Dumez, 2007). Le concept de broker nous semble pertinent pour aborder le rôle de l’acteur tiers dans la formation et le développement de réseaux coopétitifs. Nous montrons l’intérêt d’une telle approche, en nous appuyant sur l’étude de stratégies de coopétition par intermédiaire, au sein de trois secteurs : la grande distribution, l’aérospatial et le prêt-à-porter. Notre recherche est basée sur l’analyse de données qualitatives, recueillies par entretiens semi-directifs, complétées par des données secondaires provenant de revues professionnelles spécialisées. Nous mettons en évidence que l’acteur tiers peut être qualifié de broker des stratégies de coopétition en jouant le rôle de facilitateur, de coordinateur et d’architecte. Toutefois, si la méthode que nous avons choisie a permis d’identifier les différents rôles du broker dans les stratégies de coopétition, elle souligne également l’importance de la prise en compte des caractéristiques sectorielles pour caractériser ces rôles.