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Balas Nicolas, Palpacuer Florence

Cet article adopte une perspective néo-gramscienne pour explorer les rapports de domination et de résistance qui se déploient au sein des organisations. Dans la lignée des études critiques en management, l’objet de cette recherche consiste à analyser les mouvements de contestation qui émergent en réaction aux processus de restructuration mis en oeuvre au sein des firmes multinationales. Ces situations, qui tendent à perdre leur caractère exceptionnel pour devenir un mode de gestion à part entière des frontières et des ressources humaines de la firme, sont alors appréhendées en tant que champ de mise en oeuvre d’une nouvelle hégémonie managériale. Face à la diversité des cas observables, nous poursuivons l’ambition de mieux appréhender quelles formes de résistance semblent porteuses d’alternatives et d’émancipation pour les acteurs des sites restructurés. L’analyse comparative de deux cas de restructurations accompagnées de suppressions d’emplois, nous permet de dégager un continuum d’actions de résistance allant de la contestation managériale, créatrice de contre-sphères au sein même de régimes de domination, à la construction collective de projets contre-hégémoniques réunissant salariés, syndicats et acteurs de la société civile. Ces résultats soulignent l’intérêt d’une approche visant à dénaturaliser les processus managériaux tels que les restructurations, au travers d’une grille de lecture analysant les articulations entre leurs dimensions économiques, organisationnelles et idéologiques, et ce, afin de mettre en exergue leur nature politique, ainsi que les alternatives qui s’offrent aux acteurs concernés.