AIMS

Lièvre Pascal, Rix-lièvre Géraldine
Une connaissance tacite n’est elle pas finalement une connaissance pratique ?

La codification des connaissances tacites fait l’objet de nombreux débats en matière de management des connaissances et plus particulièrement la possibilité de transformer cette connaissance en un savoir explicite. De nombreux travaux aussi bien chez les économistes comme Foray (2000) que chez les gestionnaires comme Nonaka et Takeuchi (1995) attestent que l’enjeu est considérable. Dans le même temps la question du statut théorique des connaissances implicites est posée devant les nombreuses ambigüités d’usage de cette notion dans la littérature depuis les travaux fondateurs de Polanyi (Gourlay, 2006). Pour avancer dans ce processus de clarification des connaissances implicites, nous proposons d’explorer à partir des travaux de Piaget (1974) une voie psycho-phénoménologique (Vermersch, 1996) tant sur le plan théorique que sur le plan méthodologique dans le cadre d’un programme de recherche qui s’est donné pour objet de rendre compte des pratiques singulières des acteurs en situation effective. Ainsi, il est possible de définir une connaissance tacite comme une connaissance pratique que nous considérons comme une connaissance en acte, une connaissance pré-réfléchie qui n’est pas conscientisée mais qui est conscientisable et qui peut faire l’objet via un dispositif ad hoc d’une codification écrite. In fine nous précisons les apports d’une telle perspective pour le champ de recherche en stratégie.