AIMS

Guallino Gabriel
Apprentissage organisationnel et fusion acquisition : l’expérience accumulée en acquisitions est-elle un indicateur de la probabilité ultérieure de désinvestissement ?

Dans le présent article nous cherchons à mesurer l’impact de l’accumulation d’expérience en fusion acquisition sur la probabilité de revente d’une entreprise précédemment acquise. Trois types d’expérience sont étudiées : l’expérience totale, l’expérience métier et l’expérience pays. Notre recherche s’appuie sur les théories de l’apprentissage organisationnel et la courbe d’expérience. Ces théories considèrent l’accumulation d’expérience comme un stock d’expérience qui aura une influence sur le processus d’acquisition et d’intégration et sur l’issue d’une acquisition. Nous cherchons à mesurer si ce stock, quand il augmente selon plusieurs dimensions, fait varier la probabilité future de désinvestissement d’une firme acquise.
Afin de valider nos hypothèses de recherche, nous avons étudié un panel d’acquisitions réalisées aux États-Unis en 1994. Nous avons cherché à savoir si ces acquisitions avaient été revendues par la suite et nous avons aussi mesuré les stocks d’expériences pré et post acquisition de chacune des entreprises acheteuse. Nous avons exploité un modèle de régression logistique en panel afin de valider nos hypothèses de recherche.
Au final, nous avons déterminé que l’accumulation d’expérience totale post acquisition et l’expérience métier pré et post acquisition avaient une influence sur la probabilité de désinvestissement. Nous avons aussi pu observer que le phénomène étudié était mieux décrit sous sa forme quadratique. Enfin, nous avons aussi pu observer l’importance des conditions d’acquisitions tant au niveau de la différence de métier que de la taille relative entre l’entreprise acheteuse et achetée. Une discussion des résultats et des limites à notre recherche ont suivi.