Cette cherche tente, au travers d’un cas unique, de déterminer l’importance des relations de pouvoir dans le cadre d’une candidature à un événementiel sportif international. Le pouvoir naît dès que deux organisations ont besoin de négocier et de conclure un accord pour atteindre un objectif. Les Jeux Olympiques, comme terrain de recherche privilégié, se justifient car ils représentent le summum des événementiels sportifs. Le Comité International Olympique (CIO), détenteur des Jeux Olympiques d’été et d’hiver, a su, au travers de différents mécanismes comme le « Programme TOP », développer ses événements afin qu’ils aient une portée mondiale. Les retombées financières, médiatiques, sportives, les infrastructures sportives, d’hébergements et de transports… qui accompagnent ces événements favorisent l’émergence d’une multplicité de candidatures. Afin de contrôler les phases de sélection et d’organisation le CIO entretient des relations de proximité avec les villes prétendantes. L’un des mécanisme de contrôle s’assure que seules les villes peuvent être candidates et qu’il ne peut y avoir qu’une seule ville par pays, obligeant ainsi les Comités Nationaux Olympiques (CNO) à désigner le représentant national. L’ensemble de ces mécanismes entraîne des luttes de pouvoir entres les différentes parties prenantes. Pour étudier ces événement, nous avons mobiliser un outil qui s’appuie sur les écrits de Weber, agrémenté d’auteurs contemporains des Sciences de Gestion. Cette étude de la candidature aux Jeux Olympiques d’hiver 2018 devra tenter de répondre à la question de recherche suivante : Y-a-t-il adéquation entre le pouvoir du détenteur de l’événement et la ville sélectionnée ? Nos recherches théoriques se concentrent sur Weber au détriment d’autres modèles comme ceux de la dépendance relationnelle (Emerson) ou des 5 formes de pouvoir (French et Raven). Le choix du terrain s’explique par une multiplicité de villes françaises candidates permettant une bonne accessibilité. La méthodologie étant qualitative, il était important de pouvoir interroger les principaux acteurs. Le choix de cette démarche se justifie par une volonté d’être au plus près des acteurs importants de ce secteur économique. L’ensemble des données collectées se compose d’entretiens d’experts, de documents internes aux organisations ainsi que d’une base de données d’articles de presse internationale francophone et anglophone sur une période de trois ans. Les logiciels Wordmapper et Alceste permettent la création de données textuelles et chiffrées mettant en avant un pouvoir particulier présent dans les relations. L’intérêt principal de cet article sera d’identifier le type de pouvoir présent dans une candidature. La phase de sélection, et sa réussite ou son échec, est souvent étudiée par la théorie des ressources mais peu d’auteurs ont cherché à tester le pouvoir comme élément principal. Les résultats permettent de vérifier que les profils de pouvoir ont un impact sur la sélection de la ville candidate. En effet, l’analyse montre que les villes possédant un profil identique à celui du CIO ont été les finalistes de la phase de sélection française. Les deux autres, aux profils différents, ont été rapidement éliminées. Nous discutons d’ailleurs ces résultats en nous interrogeant sur les profils de pouvoir des candidates étrangères comme Munich ou Pyeongchang.
