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Keramidas Olivier, Le pennec Ekaterina, Serval Sarah, Zeller Christelle

Cette communication propose une vision dynamique de l'attractivité, en termes de capacité, suivant un processus à la fois stratégique, itératif et dialectique entre dynamique endogène et dynamique exogène suggérant l'émergence d'un acteur collectif pour une co-construction du territoire et de ses ressources (Colletis-Wahl, 2008). Dans cette perspective, l’objectif de notre recherche n'est pas d'en relever les facteurs d’attractivité mais bien de comprendre comment, dans la pratique, se construit cet acteur collectif et comment les interactions s'organisent autour d’un système de gouvernance territoriale pour rendre le territoire attractif. Nous nous appuyons sur une approche « chemin faisant » de l'attractivité par le biais des mécanismes de proximité (Pecqueur et Zimmermann, 2004). Dans cette perspective nous articulons la problématique suivante : dans quelle mesure le réseau relationnel territorial permet-il la construction de l’attractivité territoriale au regard de la proximité ? Afin d’y répondre, nous clarifions dans un premier temps les concepts d’attractivité, de proximité, de réseau relationnel territorial et de gouvernance territoriale. Nous décrivons ensuite la méthodologie de recherche adoptée qui s’inscrit dans une perspective interprétativiste, reposant sur l’étude qualitative d’un cas unique (Miles et Huberman, 1991). La troisième partie de cette communication présente le cas et ses résultats ; nous explorons notre problématique à travers l’étude de la région de Kalouga en Russie située à 70km de Moscou. L’attractivité territoriale de cette région s’est traduite par l’implantation de plusieurs EMN françaises et se voit présentée par les journalistes russes comme « l’eldorado des firmes françaises ». En observant les mécanismes de proximités ayant construit le réseau relationnel territorial de Kalouga, nos résultats révèlent que son attractivité est notamment due à une ressource spécifique d’essence relationnelle que les acteurs publics ont su construire et développer en instaurant un système de gouvernance collaboratif (Ansell et Gash, 2007). En ouvrant « la boîte noire » de la gouvernance territoriale (Ehlinger et al., 2007), cette étude de cas permet d’articuler plusieurs propositions issues de la littérature. Nous relevons notamment le fait que l’équilibre du système de gouvernance se manifeste par le passage d’une gouvernance publique à une gouvernance mixte, pour une implication des acteurs privés et publics engagés dans la co-construction de leur territoire. La recherche d’un système de gouvernance équilibré poursuit un processus itératif impliquant un savant dosage entre gouvernance formelle et informelle pour gérer la dualité autonomie-interdépendance et pérenniser le réseau.