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Charreire petit Sandra, Cusin Julien

Le whistleblowing correspond à la révélation par un membre (actuel ou passé) d’une organisation de pratiques illégales, immorales ou illégitimes, qui sont sous la responsabilité de l’employeur, à des personnes ou à des organismes qui sont en mesure de remédier à une telle situation (Near et Miceli, 1985). En règle générale, le sort réservé aux lanceurs d’alerte est plutôt sombre, car ils sont souvent victimes de représailles : mise à l’écart, rétrogradation, ostracisme, licenciement, etc. (Perry, 1998). Ceci dit, la littérature en management s’intéresse assez peu à la trajectoire sociale et professionnelle de celui qui a lancé l’alerte. Aussi, dans cette recherche qualitative exploratoire, nous nous donnons pour objectif d’étudier, de façon longitudinale et rétrospective, à l’aide de données secondaires, le parcours post-dénonciation de Jacques Glassmann. Ce dernier est à l’origine de la célèbre « affaire VA-OM » et a longtemps été considéré comme une « balance » dans le monde du football français. Nous analysons notamment le rôle joué par les instances dirigeantes du sport le plus populaire dans l’Hexagone dans son processus de résilience (Cyrulnik, 1999) et nous montrons que l’interaction entre l’acteur qui donne le « coup de sifflet » et le système social auquel il appartient génère un environnement psychologique plus ou moins rassurant (Edmondson, 2004) pour les whistleblowers potentiels. Sur le plan théorique, cet article articule trois champs théoriques, étudiés traditionnellement de façon séparée – en l’occurrence, le Whistleblowing, la résilience et la sécurité psychologique – tout en proposant un concept nouveau, celui d’écologie de la résilience. Nous parvenons également à plusieurs résultats novateurs, venant notamment nuancer la vision quelque peu naïve de la littérature d’un processus de résilience linéaire et qui ne dépendrait que des seules aptitudes de l’individu au rebond.