Notre article vise à améliorer la compréhension des liens entre les dimensions sociale, environnementale et économique de la performance, en mobilisant un cadre théorique mixte (théorie des parties prenantes et théorie des ressources). D’une part nous souhaitons préciser la nature des liens entre ces variables, à la lumière du choix de construits spécifiques (orientation parties prenantes, management différencié des parties prenantes et pro activité environnementale) que nous mettons en relation avec trois mesures de la performance économique (ROS, ROA, ROE) ; d’autre part, au delà de l’analyse de la relation des variables « deux à deux » nous proposons un modèle « intégrateur » prenant en compte les interrelations entre ces différentes variables, en considérant notamment la performance environnementale comme une variable médiatrice de la relation entre performance sociale et performance économique. Notre objectif est triple : contribuer aux débats théoriques associant ces trois dimensions de la performance (sociale, environnementale et économique), enrichir les apports empiriques préexistant dans ce domaine, et enfin, guider les choix des managers dans leur volonté d’optimiser les arbitrages en termes d’allocation des ressources, de gestion des parties prenantes et de politique environnementale. Notre modélisation fondée sur la méthode des équations structurelles nous conduit à mettre en relief plusieurs résultats marquants. Tout d’abord, nous montrons que la performance économique est positivement influencée par un management différencié des parties prenantes alors que le recours à un management intégré de ces parties prenantes (orientation parties prenantes) dégrade la performance économique. D’autre part, nos résultats démontrent l’effet positif de la pro-activité environnementale sur la performance économique. Par ailleurs, nos résultats mettent en avant l’influence du type de management des parties prenantes sur le degré de pro-activité environnementale (positive pour l’orientation parties prenantes, négative pour le management différencié des parties prenantes). Enfin, les deux modèles présentés soulignent le rôle médiateur de la pro-activité environnementale dans la relation entre le management des parties prenantes et la performance économique.
