Cerner les découvertes scientifiques et les travaux de recherche qui possèdent potentiellement des possibles vers le monde industriel s’avère une tâche extrêmement complexe et difficile à manager. D’autant plus que des avancées issues des laboratoires peuvent avoir un temps d’avance sur les attentes du marché ou bien être rapidement obsolètes si le projet s’éternise. Un travail de recherche a démarré pour tenter de mettre en place une ingénierie de l’innovation capable de rapprocher le monde scientifique universitaire et plus particulièrement celui des PME. Les premières investigations ont conduit à s’intéresser à la théorie C-K qui fête ses dix ans d’existence. Cette approche encore jeune commence à être utilisée par des centres R&D de grands groupes français, des cabinets de conseil, des chercheurs dans différentes disciplines bien évidement en sciences de gestion mais aussi étonnamment en mathématiques. Dans un premier temps, cet article rappelle la définition, les notions et les principes de la théorie C-K portant sur la conception innovante et ses deux espaces distincts, celui des concepts et des connaissances. L’intérêt de cette communication est ensuite de dresser un panorama et une typologie des différentes recherches qui la mobilisent. Pour conduire cette revue de littérature, il était important de retracer le cheminement des différents travaux s’appuyant sur cette approche fondatrice. La méthodologie la plus évidente et originale pour inventorier et classifier les articles de recherche autour du sujet était tout simplement de mobiliser l’approche C-K et son arbre de conception. Ce qui ressort de cette étude, c’est que les premières utilisations se sont portées sur l’analyse et l’interprétation des projets. La méthode C-K s’avère un excellent cadre théorique pour expliquer le déroulement des études en phase amont, la survenue des risques ou des quiproquos, l’usage des outils et l’histoire des inventions. Le second usage concerne certains chercheurs qui se sont accaparés la théorie pour la compléter et en développer de nouvelles. C’est ainsi qu’apparaît au-delà de l’espace des concepts et des connaissances, celui de l’environnement tenant compte des aspects cognitifs des individus ou celui du jugement. La théorie servira aussi de cadre aux mathématiques. La dernière utilisation plus opérationnelle permet de manager des projets ou d’innover afin de construire de nouveaux services, d’explorer des champs inconnus, de collaborer ou de créer avec une multitude d’acteurs. Cet inventaire laisse entrevoir une infinité d’applications autour de cette théorie prometteuse et incite à l’exploiter dans le cadre de nos recherches engagées pour tenter de rapprocher deux mondes : celui des laboratoires scientifiques avec celui des petites et moyennes entreprises.
