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Bartel-radic Anne

Dans quelle mesure l’expérience internationale permet-elle de développer des compétences interculturelles ? Alors que le besoin de compétences interculturelles est souvent affirmé pour des managers internationaux ou des expatriés, les facteurs qui permettent de les développer sont aujourd’hui mal connus. Une étude quantitative auprès de 443 personnes de 27 pays, et à l’expérience internationale très variable, confirme l’idée du « toujours plus loin, toujours plus haut » : les personnes ayant le plus d’expérience internationale, et les expériences les plus variées, sont aussi celles dont les compétences interculturelles sont les plus élevées. Mais ce lien n’est ni simpliste, ni linéaire. Cette étude opérationnalise une conceptualisation multidimensionnelle de la compétence interculturelle, incluant aussi bien des traits de personnalité que des éléments motivationnels ou des connaissances. Les données empiriques montrent que l’expérience internationale a une influence positive sur certains antécédents de la compétence interculturelle (comme la motivation à comprendre le comportement des autres et la métacognition) mais pas sur d’autres (notamment la stabilité émotionnelle, la confiance en soi et l’absence d’ethnocentrisme). Les résultats confirment la littérature existante dans l’idée que la compétence interculturelle est en partie apprise grâce à l’expérience internationale, mais qu’elle n’est absolument pas réductible à celle-ci. L’étude révèle également l’existence d’effets de seuil dans la progression de l’apprentissage de la compétence interculturelle. Ceci confirme l’idée d’une prise de conscience (de l’existence et du rôle des différences culturelles) comme étant une étape clé dans le processus d’apprentissage de la compétence interculturelle.