Les décisions prises dans un système complexe s’imbriquent dans un réseau d’enjeux et d’acteurs en interaction, et nécessitent la participation des parties prenantes du système pour éviter les conséquences indésirables des actions qui y sont menées. D’une manière générale, l’intérêt de faire participer les parties prenantes aux processus décisionnels, est aujourd’hui largement accepté par les organisations. Toutefois, les mécanismes par lesquels les parties prenantes sont impliquées lors de la prise de décision, ne sont que peu explicités dans les travaux antérieurs. L’objectif de cet article est ainsi d’analyser les mécanismes de participation des parties prenantes sur lesquels s’appuient les décideurs qui agissent dans un système complexe.
Plus précisément, cette recherche propose un examen des démarches participatives mises en oeuvre par les décideurs qui agissent dans le système de la propriété intellectuelle des innovations biotechnologiques. Pour ce faire, quarante entretiens ont été menés auprès de décideurs politiques affiliés à des organisations gouvernementales (au Canada, en France, en Belgique, en Suisse et au Royaume-Uni) et intergouvernementales (européennes et mondiales), actives en matière de développement de nouvelles politiques reliées à la propriété intellectuelle.
D’une part, les résultats révèlent que des parties prenantes dominantes, dépendantes et définitives sont systématiquement impliquées. D’autre part, les résultats montrent que l’implication des parties prenantes peut s’inscrire dans trois démarches participatives distinctes mais non-exclusives, à savoir : 1) les consultations, 2) les interactions, 3) les processus de travail en commun. De plus, cette recherche permet de mettre en évidence les effets du contexte organisationnel et des caractéristiques personnelles des décideurs sur l’étendue et la profondeur de la participation.
Cet article analyse les déterminants et les implications des licences défensives. À partir de l'étude d'une base de 296 licences internationales collectées auprès des membres de la Licensing Executives Society, nous montrons tout d’abord que ces stratégies sont déployées principalement par des petites entreprises qui n’ont pas les ressources nécessaires pour exclure seules les contrefacteurs potentiels. Par ailleurs nous mettons en évidence la nature ambiguë de ces stratégies pour le bien être du breveté. Nous montrons notamment que l'implication du licencié dans la défense des brevets concédés va généralement de pair avec une augmentation des risques contractuels pour le concédant. Certaines implications des licences défensives pour le développement des marchés technologiques sont aussi précisées.
Les stratégies brevets font l’objet d’un intérêt croissant des chercheurs. Au-delà de son rôle de protection contre l’imitation, le brevet a en effet de multiples rôles, ce qui en fait un outil au service, potentiellement, de plusieurs types de stratégies. Cet article se propose d’approfondir notre connaissance de ces utilisations multiples du brevet et de ses liens avec certains des leviers du management stratégique. Il se fonde sur des données empiriques issues de deux études empiriques, l’une qualitative, fondée sur 18 entretiens avec des responsables PI ; l’autre quantitative, fondée sur l’administration d’un questionnaire aux responsables en charge des questions de brevet au sein des entreprises. Nos résultats (provisoires en ce qui concerne l’étude quantitative) témoignent de la variété des rôles et des raisons de dépôt de brevets. Mais il permet surtout de montrer que les choix en matière de stratégies de brevets (ici résumés à une dichotomie stratégie offensive vs défensive) influencent certains paramètres organisationnels, opérationnels et budgétaires.