Cet article questionne les fondements de l’innovation ouverte. Ce travail de déconstruction semble aujourd’hui nécessaire afin d’affiner notre compréhension du phénomène et des pratiques associées. Il ne s’agit pas de nier sa réalité managériale mais plutôt de revenir sur le concept lui-même en exposant ses faiblesses et ses limites. L’appropriation du concept d’innovation ouverte par de très nombreux managers et surtout par de grandes firmes alimente le processus d’auto-validation du concept. Cette appropriation a atteint un point tel que dans certaines industries l’innovation ouverte apparaît comme une routine, une stratégie générique, n’apportant aucun avantage particulier aux firmes. Dans ce cas, faut-il voir un concept ou un paradigme dans ce phénomène observé et surtout revendiqué par tous? La réponse est assurément non. Le concept ne semble sous cet angle ni valide, ni robuste. Le problème essentiel de l’innovation ouverte à la Chesbrough réside dans son étendue. De nombreuses contraintes limitent quasi naturellement son champ d’application : l’identité des partenaires, les ressources et compétences (non core), l’industrie concernée (contexte), l’intention stratégique des firmes. Appréhender les stratégies d’innovation doit passer par un processus itératif en quatre étapes au moins tenant compte de ces contraintes : observation des routines, présence de stratégie d’ouverture de type inside-out, observation du champ couvert par l’ouverture, questionnement sur l’intention stratégique de la firme. Cette approche permet : de valider la potentielle existence d’une stratégie non générique d’innovation ouverte (analyse structurelle), de cerner précisément le champ de l’action stratégique de la firme et de questionner l’existence d’une véritable stratégie d’innovation ouverte (intentionnalité). Nous concluons par une série d’éléments ouvrant quelques pistes de recherche susceptibles de conforter notre connaissance des stratégies d’innovation ouverte.
Cet article étudie comment les organisations développent des innovations intensives en connaissances en exploitant le potentiel de formes organisationnelles comme collections de communautés. Il explore les capacités qui permettent à l’organisation innovante d’intégrer une variété de connaissances enchâssées dans différentes communautés d’acteurs détenteurs de compétences spécifiques. A partir du cas du réseau ARPANET développé dans les années soixante par une variété de communautés de chercheurs et d’organisations privées sous l’autorité du Département de la Défense américain (U.S. Advanced Research Project Agency, ARPA), cette contribution suggère que la capacité de l’organisation de déployer une forme organisationnelle appropriée à la création, la codification et l’intégration des connaissances détermine son aptitude à coordonner une variété de communautés de savoir pour développer l’innovation.
L’objectif de cette note est de caractériser le phénomène du Crowdsourcing. Ce travail nous paraît nécessaire tant ce phénomène, bien que relativement récent et encore peu conceptualisé, attire l’attention aussi bien du monde académique que managérial. Dans ce contexte, nous proposons une démarche analytique de clarification et de classification des pratiques de Crowdsourcing. Nous visons deux objectifs : établir une distinction claire entre le Crowdsourcing et des concepts apparentés afin d’éviter toute confusion future, et offrir une classification structurante pour les chercheurs en sciences de Gestion et les managers.
Après avoir défini le concept et présenté des illustrations de sa diversité de pratique, nous proposons un positionnement du Crowdsourcing par rapport aux thématiques de l’Open Innovation, de l’Open Source et de l’User Innovation. Nous proposons ensuite une typologie des pratiques de Crowdsourcing.