La recherche antérieure sur les processus de changement identitaire suggère qu’un changement identitaire repose souvent sur des processus de construction de sens entre les membres de l’organisation suivis par des processus de diffusion de sens pris en charge par la direction de l’organisation (Ravasi & Schultz, 2006). Cet article présente sept études de cas menées au sein d’écoles de gestion européennes traitant de changements identitaires survenus à la suite d’un échec lors d’un processus d’accréditation. Nos résultats suggèrent que des enchaînements différents de processus de construction et de diffusion de sens sont apparus au sein des écoles de gestion qui n’ont pas obtenu le label d’accréditation. Sur base de ces résultats, nous discutons deux trajectoires de changement identitaire différentes qu’il convient de mieux comprendre pour les prendre en compte dans les pratiques de gestion du changement.
Cette étude s’appuie principalement sur la théorie du sensemaking de K.E. Weick pour analyser un cas de « bonne » surprise, c'est-à-dire de surestimation du danger, celui de la « pandémie grippale » de 2009. En effet, lorsqu’en avril, un nouveau virus grippal, le A(H1N1)2009, paralyse le Mexique, c’est l’émoi et la mobilisation au sein de la communauté internationale. Que va-t-il se passer ? Les acteurs concernés ont tous en tête la « grande pandémie grippale », celle que l’on craignait avec la diffusion de la grippe aviaire. Or, six mois plus tard, le gouvernement français solde ses vaccins : la catastrophe annoncée n’a pas eu lieu. A(H1N1) semble plus ressembler à une grippe saisonnière qu’à la grippe espagnole.
La communication se focalise sur la réaction des grandes entreprises françaises, entre avril et décembre 2009, à travers deux études : l’une s’intéresse à la réaction de la cellule de crise d’un grand groupe, l’autre suit les échanges d’un groupe d’échanges entre praticiens, maîtres d’oeuvre de la réaction de leurs entreprises.
Ces deux groupes étant insérés dans un environnement fortement structuré par des facteurs institutionnels nationaux et supranationaux, l’analyse de la cognition et de l’action en leur sein mobilise des contributions théoriques récentes liant institutions et sensemaking pour permettre l’articulation des différents niveaux. Notre analyse met ainsi en évidence l’influence de deux « noeuds » de facteurs institutionnels dans le processus de sensemaking des deux groupes d’acteurs. Le premier se rapporte aux autorités nationales et internationales. Le deuxième se focalise autour de la fonction des acteurs. Elle éclaire ainsi différents phénomènes d’inertie dans l’action et la difficulté à reconsidérer les plans initiaux. Elle met enfin en lumière l’importance des préoccupations relatives à la légitimité et la crédibilité chez les acteurs, dans la perspective de préserver leurs identités sociales, et d’anticiper des attributions de responsabilité.
Le but de cette communication est de proposer une analyse de pratiques narratives au travail afin de souligner à la fois leur caractère dialogique mais aussi leur rôle de médiateur actif dans le processus d’appropriation de savoirs organisationnels. Les savoirs ne sont pas vus comme des données, des produits, mais comme des savoirs « performés » dans et par les interactions communicatives. Considérer le savoir organisationnel comme un « faire », un « agir » implique d’aller l’étudier là où il s’actualise, c’est-à-dire dans les interactions qui s’accomplissent au sein des organisations. C’est donc dans le but d’étudier le rôle des pratiques narratives dans l’appropriation de savoirs organisationnels que nous analyserons une rencontre entre une consultante et une stagiaire travaillant dans un bureau d’expert-conseil en environnement. Plus précisément, nous porterons notre attention sur le récit oral d’évènements vécus par une stagiaire en hydrogéologie afin de souligner : (1) comment le récit d’un évènement par la stagiaire est devient « un instrument symbolique » qui va permettre aux deux interlocutrices de construire conjointement du sens et des savoirs et ; (2) comment la stagiaire accomplit à travers cette mise en récit d’un évènement une activité réflexive sur la pratique soutenant l’appropriation de savoirs.