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Chandon Jean-louis, Mathieu Annelise, Reynaud Emmanuelle

L’objectif de cette communication est de mettre en évidence et de représenter les liens entre l’intégration stratégique du développement durable et l’adoption d’éco innovations en entreprise. Pour cela, le cadre d’analyse distingue quatre niveaux : les référentiels gestionnaires des entreprises, leurs implications en termes de Responsabilité Sociale, les comportements stratégiques mis en oeuvre et les résultats éco innovants qui en découlent. Au niveau empirique, une photographie de la distribution observée sur 118 éco innovations recensées dans huit grandes entreprises françaises, opérée à l’aide de l’analyse factorielle des correspondances, met en évidence les principales liaisons (sous l’angle des attractions/répulsions) entre le degré d’intégration stratégique du développement durable opéré et les types d’éco innovations adoptés. Les résultats obtenus invitent à considérer l’adoption d’éco innovation selon des cheminements plus hybrides que ne le suggère la littérature.

Marais Magalie, Reynaud Emmanuelle

Si l’ensemble du fonctionnement du système financier et économique mondial semble concerné dans sa redéfinition par la récente crise financière, celle-ci vient plus particulièrement questionner le rôle et la mission de l’entreprise et de ses dirigeants. Les décideurs stratégiques des grandes entreprises ont, en effet, été confrontés depuis la fin des années 1990 à des pressions croissantes à la fois de la part des marchés financiers mais également de la part de diverses parties prenantes internes et externes de plus en plus influentes. Ces exigences contradictoires ont placé ces acteurs dans des positions délicates puisqu’il est désormais demandé à ces derniers de proposer des orientations stratégiques permettant à l’entreprise de prospérer et de survivre dans un environnement turbulent et complexe. Ils apparaissent ainsi comme pressurisés entre des groupes d’acteurs (parties prenantes financières, économiques et sociétales) aux intérêts et attentes non nécessairement convergents a priori. Notamment, leur rôle requiert l’attention du fait de son caractère risqué. La sanction des dirigeants est tout d’abord envisageable par leur éviction en cas de non-réponse aux attentes des parties prenantes financières. Mais elle est également susceptible d’émaner d’autres parties prenantes de l’entreprise qui, en cas de scandale écologique et humain, seraient susceptibles de malmener la légitimité des dirigeants en place, ce qui pourrait également, dans certains cas, conduire à leur destitution. Capturer l’essence des choix et des actions des dirigeants entre exigences financières, exigences économiques et exigences sociétales implique ainsi, notamment par l’analyse des interactions entre les individus et leur contexte, de questionner la marge de manoeuvre de ces derniers. Dés 1932, Berle et Means insistaient déjà sur la nécessité de questionner l’amplitude de l’espace discrétionnaire des hauts dirigeants dans l’objectif de contrôler la responsabilité financière et sociétale de ceux-ci. En admettant ce postulat, ce papier vise à comprendre dans quelle mesure la définition et le management de leur espace discrétionnaire pourraient conduire les hauts dirigeants à intégrer ou à écarter la RSE (Responsabilité Sociale de l’Entreprise) à la stratégie de l’entreprise. Notre objectif consistera à questionner l’impact de l’amplitude de l’espace discrétionnaire de ces acteurs sur la nature des choix stratégiques effectués, sur les actions engagées ainsi que sur la performance réalisée. Sera ainsi engagée une réflexion sur la redéfinition d’un management stratégique responsable des entreprises au niveau corporate en tenant compte, notamment, des caractéristiques de l’environnement qui est le leur dans un monde de l’après-crise.