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Paillot Philippe

Dans les sciences administratives, la notion de deuil est utilisée pour interpréter les réactions émotionnelles de certains acteurs confrontés à des changements profonds de leur contexte d’action. Son usage, ou simplement son évocation, se retrouve notamment dans les travaux sur la transmission d’entreprise, l’échec entrepreneurial, les processus de restructuration et/ou de changement organisationnel, la perte d’emploi ou encore la mort organisationnelle. La question qui se pose est de savoir dans quelle mesure la régulation émotionnelle face à ces événements peut s’apparenter à une réaction de deuil. Ne serait-il pas fécond d’interpréter le réel par d’autres concepts ? C’est pourquoi, en reconnaissant le pouvoir théorique de la notion de deuil, nous chercherons à montrer dans quelle mesure la théorie de la préservation des ressources (TPR) peut se présenter comme un prétendant légitime à l’organisation de l’interprétation des effets déstructurant de la perte dans le champ professionnel. En s’appuyant sur des modes alternatifs de construction scientifique de la perte, nous montrerons que la TPR et la notion de deuil sont à même de révéler des processus de nature similaire en faisant de la réaction à la perte soit un objet d’analyse, soit un instrument de mesure d’une réaction psycho-émotionnelle.