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Loilier Thomas, Malherbe Magali

Le concept d’écosystème d’affaires, né d’une analogie biologique dans les travaux de Moore (1993, 1996), propose un niveau d’analyse tenant compte des dynamiques collectives, en s’appuyant sur les réseaux inter-organisationnels. Si ce concept trouve un intérêt particulier pour l’étude des stratégies collectives, peu d’auteurs se sont intéressés à l’émergence d’un écosystème et à son évolution. Toutefois, dans ses travaux fondateurs, Moore définissait un cycle de vie en quatre temps : genèse, expansion, prédominance, renouveau. Nous proposons donc d’analyser la genèse d’un écosystème qui prend forme en France, autour d’une nouvelle technologie appliquée à la téléphonie mobile. Dans ses travaux de 2007, Teece établit explicitement un lien entre les concepts d’écosystème d’affaires et de capacité dynamique. Cette recherche vise à comprendre comment se créent les capacités dynamiques pendant la genèse d’un écosystème d’affaires. Plus particulièrement, nous mobilisons les travaux de Schreyögg et Kliesch-Eberl (2007) qui préconisent de s’appuyer sur les capacités organisationnelles pour repérer les capacités dynamiques. En effet, compte tenu des ambiguïtés qui pèsent sur le concept de capacité dynamique, ces auteurs proposent de les appréhender en observant les capacités organisationnelles et leurs évolutions, ainsi que le caractère piloté ou non de ces évolutions, pour statuer de l’existence d’une capacité dynamique. L’étude qualitative, reposant sur l’analyse de la genèse d’un écosystème d’affaires dans le secteur des télécommunications, souligne effectivement le rôle clé des capacités organisationnelles pendant la phase de genèse de l’écosystème d’affaires. Elle permet notamment de signaler la présence de différents types de capacités organisationnelles identifiées par la littérature, de préciser le rôle des expérimentations dans cette dynamique et d’identifier certaines formes de pilotage de ces capacités.