Dans le domaine de la recherche sur l’engagement environnemental des entreprises, et après une longue domination des recherches portant sur les grandes entreprises (GE) occidentales, nous assistons depuis un certain nombre d’années à l’émergence de recherches plus focalisées sur les petites et moyennes entreprises (PME). La confrontation des résultats de ces deux ensembles de travaux permet de poser l’hypothèse d’une différence de comportements et de motivations concernant l’engagement environnemental des entreprises selon leur taille. Les études comparatives GE-PME sont toutefois peu nombreuses et peu de recherches ont systématiquement cherché à explorer ces différences en utilisant les mêmes outils méthodologiques. Peu d’évidences empiriques proviennent, également de pays du sud en dépit de la dimension planétaire du Développement Durable et de ses exigences. En partant de ces constats et en prenant appui sur l’approche sociologique de la théorie néo-institutionnelle, ce travail a pour but d’étudier l’influence de la taille sur le niveau d’engagement environnemental de l’entreprise et ses déterminants. L’analyse est située dans un pays émergent : La Tunisie. Une recherche exploratoire est ainsi menée auprès de douze entreprises obéissant à des critères de réplication précis (taille, secteur, certification 14001). Les résultats permettent de confirmer le pouvoir explicatif de la théorie néo-institutionnelle pour l’engagement environnemental des grandes entreprises et de le relativiser pour les PME. Ils mettent également en exergue des formes différentes d’engagement environnemental et de motivations en fonction de la taille de l’entreprise. L’importance des incitatifs gouvernementaux est mise en exergue pour toutes les entreprises. L’importance des valeurs des dirigeants et de la recherche de la rentabilité économique apparaît, quant à elle, plus associée à la PME alors que les pressions des parties prenantes sont plus associées à la GE.
