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Pluchart Jean-jacques

Auteur

J.J. PLUCHART

 

Résumé

Après six années de crise, les sociétés européennes de services informatiques sont menacées de passer sous le contrôle de leurs concurrentes américaines. Les prises de participation dans des S.S.I.I. européennes - et notamment françaises - par des groupes américains se sont multipliées depuis 1993. « Le mouvement de restructuration des S.S.I.I, dont les compétences doivent ètre de plus en plus intemationales, va forcer ces entreprises à se concentrer », selon Pierre Laigle, du cabinet KLC, qui ajoute: « Il sera de plus en plus dur à une SSII franco-française d'offrir une gamme étendue de services ». Alors que se profilent de nouveaux marchés, notamment asiatiques, les S.S.I.I. européennes restent pénalisées par une moindre surface financière. Cette concentration est d'autant plus inéluctable qu'il existe en Europe un trop grand nombre d'intervenants dans le domaine des services informatiques. «Aux États-Unis, on estime que dans le FM (« facilities management » ou « Infogérance »), il n’y a place dans le monde que pour douze sociétés. En France, il pourrait subsister moins d'une dizaine d’acteurs dans le FM, et moins encore dans l'intégration de systèmes, compte tenu de la taille du marché hexagonal par rapport au marché américain ». Une pression est également exercée par les grands cabinets d’audit américains, tels Ernst & Young, Price Waterhouse et Mac Kinsey.

Le marché français des services informatiques connait une croissance inférieure à celles observées dans la plupart des autres pays européens. Les entreprises de tous secteurs ont besoin des S.S.I.I. pour reconstruire leurs systèmes informatiques. Leurs attentes portent principalement sur la maitrise des progiciels professionnels, l'intégration de systèmes et l’assistance à distance (télésurveillance, téléchargement... ). Le potentiel de croissance du marché français des services informatiques est toutefois élevé (Syntec estime que la croissance moyenne du marché devrait s'établir à environ 10 % par an). « Des pôles de regroupement ont commencé à se constituer au début des années 1990 autour de France Télécom ou de Thomson, mais depuis, il ne se passe rien », regrette un analyste, qui estime que la course au volume est le seul moyen pour les prestataires français de s'opposer à leurs concurrentes américaines. Les S.S.I.I. françaises doivent cependant retrouver un actionnariat stable prêt à s'engager à long terme, mais leurs actionnaires « historiques » - les groupes financiers (notamment la Société Générale, le Crédit Lyonnais, Paribas...) - en proix à des difficultés ou déçus par les années de crise, semblent plutôt sur la voie du désengagement. Pénalisées par une croissance moins rapide, les S.S.I.I. françaises n’ont donc pas pu achever leur mutation et n'offrent pas toujours les compétences internationales attendues par les entreprises...

Seule la première S.S.I.I. européenne, « Cap Gemini » (CG), est en mesure de rivaliser avec ses concurrentes américaines. Mais l’activité de CG ne représente que le quart de celle du leader mondial, et ses concurrents directs (IBM, Andersen, EDS et CSC) multiplient les acquisitions afin de développer leur taille critique.