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Milano Patricia

Auteur

Patricia MILANO

 

Résumé

Les grandes mutations en oeuvre dans le secteur public placent les entreprises publiques au coeur des débats actuels (Charreaux, Louart, Chevallier, Saussois, Rachline, Trogrlic, Hatchuel et Pallez, Tanguy, Barreau, Defélix, Guyon, Metzler 1997). Nous allons tenter d’apporter un éclairage différent sur ces efforts de restructuration en nous appuyant sur les travaux de Chandler (1972) concernant les structures décentralisées. Bien que la mise en perspective des expériences présente des limites importantes, nous allons tenter de montrer en quoi les efforts de décentralisation menés par les entreprises américaines entre 1920 et 1960, peuvent constituer une grille de lecture ponctuelle des changements mis en oeuvre par les entreprises publiques depuis une dizaine d’années.

Outre la mise en relief d’un ensemble de variables communes aux expériences, cette comparaison nous permettra de voir en quoi les entreprises publiques, dans les années 90 se heurtent à des problématiques du même type que celles rencontrées par les grandes compagnies américaines entre 1920 et 1960.

La perspective de mise en concurrence des entreprises publiques avec leurs homologues européennes a entraîné l’adoption de nouvelles logiques de fonctionnement mieux adaptées à cet environnement. Les restructurations des entreprises publiques vont se traduire par la mise en place d’une forme organisationnelle du type réseau. Désormais, l’entreprise publique se compose d’un centre, chargé de définir les grandes orientations, et d’un ensemble d’unités périphériques, vers lequel une partie du processus de décisions a été déléguée. La réussite de ce changement organisationnel, va être fortement lié aux types de relations définies entre le siège et ses unités opérationnelles.

En effet, le nouveau mode de management va poser le problème de l’équilibre entre la volonté de définir des espaces d’autonomie pour les managers des unités périphériques afin de s’adapter aux différences environnementales et la nécessité de contrôler la performance de l’organisation dans sa globalité. La décentralisation risque, en effet, de se traduire par une variété des comportements chez les acteurs risquant de compromettre l’efficacité de l’entreprise. De plus, la pression concurrentielle sur les marchés de cette entreprise, va rendre encore plus difficile la réussite du processus de décentralisation.

Notre présentation va se dérouler en quatre parties. D’abord, à la lumière des expériences américaines décrites par Chandler (1972), nous allons analyser les principales caractéristiques des efforts de décentralisation. Après avoir mis en évidence les variables communes de part et d’autre des expériences, nous soulignerons la spécificité de l’environnement actuel qui contraint les entreprises publiques à passer d’un mode de management centralisé à un mode de management décentralisé sous la contrainte de l’intégration d’une dualité temporelle. Pour tenter de répondre à cette problématique, nous proposons d’étudier l’impact d’un dispositif de contrôle de la performance sur le nouveau mode de management, en essayant de montrer en quoi il peut favoriser cette intégration.

Dans une deuxième partie, nous exposons la méthode d’observation du type quasi expérimentation ainsi que le cadre empirique de nos investigations : La Poste. Nous présentons, en troisième partie, la nouvelle forme organisationnelle ainsi que les méthodes et outils mis en oeuvre à La Poste et sur lesquels nous avons bâti notre dispositif d’observation. En dernière partie, nous présentons les premiers résultats de la recherche, en nous appuyant sur quelques illustrations du terrain.