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Lecocq Xavier, Warnier Vanessa

Auteurs

Vanessa WARNIER

Xavier LECOCQ

Résumé

Les phénomènes de mode touchent aujourd’hui de nombreux secteurs économiques et constituent l’essence même de certains marchés comme ceux du prêt-à-porter, de la Haute- Couture, de la maroquinerie ou du conseil en management. Si cette association entre modes managériales et modes dites « esthétiques » peut a priori déconcerter, c’est que les chercheurs en gestion ont traité des premières et rarement des secondes. Comme le précise Abrahamson (1996), les travaux sur la mode dans les secteurs de l’habillement, de la gastronomie ou de la décoration sont souvent jugés futiles et peu sérieux. Ces considérations parmi la communauté des chercheurs en sciences de gestion ont conduit à laisser l’étude des phénomènes de mode à d’autres disciplines des sciences sociales telles que la psychosociologie, la sociologie, l’ethnologie ou encore la sémiologie.
Pourtant, le poids économique des secteurs concernés est considérable. A titre indicatif, la seule industrie de la Mode représente 5% de l’industrie manufacturière française (SESSI, 2002). Notre objectif est de proposer une perspective stratégique de la mode. Pour ce faire, notre analyse se situe essentiellement au niveau interorganisationnel. Plus spécifiquement, nous nous intéressons à l’organisation de l’industrie et à son rôle dans l’émergence d’une mode. Le terrain retenu est le secteur du prêt-à-porter, largement influencé par la mode. Après avoir présenté les travaux menés sur la mode en sciences sociales, nous définissons une perspective gestionnaire de celle-ci. Le cas du prêt-à- porter permet de montrer le fonctionnement de l’industrie et notamment l’influence d’un acteur, le bureau de style, dans l’émergence des modes. Les implications économiques de l’organisation de ce secteur sont largement discutées. En effet, celle-ci présente un certain nombre d’avantages pour lesentreprises comme pour les consommateurs : obsolescence rapide et disparition des produits des saisons précédentes, augmentation de la demande, production en circuit court (petites séries), baisse des coûts de transaction tout au long de la chaîne de valeur et finalement, meilleure adéquation en l’offre et la demande.