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Collin Paul marc

Auteur

Paul Marc COLLIN

Résumé

Un des phénomènes actuels les plus marquants est celui de l’internationalisation des services (Tersen et Bricout, 1996). Réputés difficilement exportables (Segal-Horn, 1993), ils prouvent pourtant jour après jour leur capacité à se développer à l’international (Vandermerwe, 1989 ; Campbell et Verbeke, 1994 ; Gadrey, 1994 ;). Pourtant, les chercheurs en gestion se sont relativement peu intéressés à cet objet. Cette limite du corpus international usuel a motivé la présente recherche sur le déploiement international des services à forte infrastructure technique organisés en réseau. Afin de pallier les limites du corpus usuel nous avons entrepris d’introduire une approche alternative : celle de la traduction (Callon, 1986 ; Callon et Latour, 1991 ; Latour, 1989). Sensible à l’analyse des processus de transformation des organisations dans la durée, cette école offre en outre l’avantage d’introduire la notion d’actant non humain (parmi d’autres concepts), objet technique essentiel au fonctionnement des réseaux sociotechniques internationaux. Nous avons commencé par soumettre notre matériau  empirique (études de cas dans le secteur des réseaux bancaires électroniques internationaux) au cadre
théorique de l’école de la traduction, dans une visée interprétative. Toutefois, cette étape interprétative nous semble devoir être complétée par une étape de conception d’un cadre opératoire de type « framework » (Porter, 1991, p.95). Cette démarche ingéniérique (Claveau, Martinet et Tannery, 1998, p.70 ; David, 1998, p.44) a pour but de mettre à la disposition des cadres dirigeants de ces entreprises de services internationales un outil présentant trois qualités centrales : une capacité d’aide à la conception, une capacité de conception « ex ante » des problèmes, et une capacité de conception collective (Claveau et Tannery, 2000, p.86). Notre travail comporte un double enseignement : d’une part, l’enrichissement de l’interprétation d’un objet important, singulier et générique à la lumière d’une sociologie de l’innovation encore relativement peu utilisée en sciences de gestion ; d’autre part, la conception d’un outil à l’usage des dirigeants pour les aider à construire collectivement leur stratégie.