AIMS

ST-AIMS 03 : L’action collective et ses dispositifs

 

 

 

Responsables

 

Rym Ibrahim (Université de Saint-Etienne, Coactis) – rym.ibrahim@univ-st-etienne.fr

Jean-Pierre Brechet (Université de Nantes (émérite), LEMNA) – jean-pierre.brechet@univ-nantes.fr

Alain Desreumaux (Université de Lille, LEM) – alain.desreumaux@univ-lille.fr

Nathalie Schieb-Bienfait (Université de Nantes, LEMNA) – nathalie.schieb-bienfait@univ-nantes.fr

 

Mots-clés : action collective, émergence, régulations, dispositif, projet, méta-organisation, théorie des organisations, stratégie collective

L’action collective revêt des formes empiriques variées (entreprises de biens ou de services, organisations non gouvernementales, établissements publics, réseaux d’entreprises, systèmes d’échanges locaux, mouvements sociaux et syndicats, …), qui se distinguent par leur degré de formalisation, leur taille et le type de collectif qui les portent (Ahrne & Brunsson, 2011), ainsi que par leur inscription spatiale (Haug, 2013), territoriale et temporelle (Sydow & Braun, 2018 ; Dille et al, 2018). Leurs processus de conception et de mise en œuvre recouvrent une diversité de dynamiques organisationnelles et inter-organisationnelles déployées à différentes échelles (Hussenot, 2021 ; Dobusch & Shoeneborn, 2015), avec des choix de dispositifs de structuration, de gouvernance, d’animation qui sont propices aux innovations, notamment pour se saisir des défis de transition (Hussenot et coll., 2022).

Nous postulons néanmoins au sein de cette ST-AIMS que toute action collective organisée est liée à un projet fondateur (Reynaud, 1997), que l’on ne peut réduire à la mention vague d’un ensemble de valeurs ou à la seule lecture instrumentale. Ce Projet – ensemble de règles et régulations que le collectif d’acteurs conçoit et fait vivre – est au fondement de la construction de sens et de l’identité organisationnelle (Desreumaux et Bréchet, 2018). Les spécificités mais aussi les régularités de ces processus, ainsi que les dispositifs et les règles mobilisées pour ce faire, restent encore à explorer, analyser et comparer pour mieux accompagner les phases d’émergence, de structuration et de renouvellement de ces actions collectives.

Face aux impératifs contemporains de transition, voire de redirection (Hennion & Monnin, 2020), de nouveaux projets collectifs se dessinent plus sobres et respectueux des écosystèmes et des êtres humains (et non humains), exigeant une révision des règles du jeu, des régulations, des choix collectifs et des dispositifs associés.

Pour instruire cette problématique, depuis plusieurs années, notre discipline - engagée dans un programme de refondation des sciences de gestion et du management (David et al. 2002, Hatchuel, 2005, Desreumaux, Bréchet, 2018) - interroge les théories des organisations, les théories mobilisées en management stratégique – et plus largement les théories de l’action.

Pour cette seconde édition, la présente ST-AIMS privilégie des travaux proposant une lecture critique des théories dominantes de l’entreprise et soucieux d’engager des approches renouvelées de ces processus de structuration de l’action collective et des dynamiques de passage entre ces différentes phases de structuration de l’action, notamment par le prisme du projet comme ensemble de règles, au fondement de l’action collective (Bréchet, 2021 ; Reynaud, 1999, 2018). Ainsi, l’action collective, qui se comprend comme l’expression d’un projet collectif - toujours singulier, qui engage un rapport aux personnes, à l’espace et au temps -, recouvre une communauté de règles vécues et, à ce titre, d’apprentissage collectif des règles, et des capacités d’agir communes.

Au-delà des enjeux épistémologiques et théoriques, cette nouvelle ST-AIMS a pour objectif d’engager le dialogue au sein de notre communauté entre chercheurs soucieux de prendre part à l’édification d’une théorie de l’entreprise fondée sur le projet et de travailler à l’édification d’une instrumentation et d’une grammaire commune, pour penser l’entreprise - le projet collectif – comme bien commun du collectif (Ostrom 1990/2010 ; Parker-Follett, 1919 ; 1923). L’étude de ces nouveaux modèles d’action nécessite un renouvellement des grammaires d’analyse de notre discipline, pour relever les défis contemporains. C’est à ce renouvellement qu’entend participer cette ST-AIMS, à travers les discussions scientifiques engendrées.

Les auteurs sont notamment invités à explorer les thématiques suivantes :

  • L’émergence de collectifs entrepreneuriaux engagés ; la question des dispositifs mobilisés dans les dynamiques d’adhésion, d’engagement et de mobilisation de pairs ;
  • Les dispositifs de structuration d’actions collectives à différentes échelles d’action ; 
  • Les dynamiques d’innovation, de changement dans les contextes à forte teneur institutionnelle ; 
  • Les contributions méthodologiques sur l’analyse des dynamiques d’action collectives ; 
  • Les formes de médiations pour articuler projets individuels et projet collectif ; 
  • Les dynamiques d’apprentissage et d’appropriation dans différents contextes d’action collective (actions collectives éphémères / actions collectives ayant connu plusieurs phases de renouvellement) ;
  • Des formes renouvelées de construction de projets et d’actions collectives dans des contextes de transitions sociétales et de bifurcations ; 
  • Les innovations de dispositifs de gouvernance.
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