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ST-AIMS 03 : Economie collaborative et plateformes - business models, gouvernance et dynamiques d’institutionnalisation

Ces dernières années ont été marquées par l’explosion du champ de l’économie collaborative et de l’économie des plateformes. En s’appuyant sur des technologies permettant de partager des ressources et des compétences à grande échelle entre particuliers et de décentraliser la production de biens et de services (Botsman et Rogers 2010; Schor 2014; Benavant 2016 ; Dagnaud 2016), l’économie collaborative transforme en profondeur de nombreux secteurs d’activités tels que l’hôtellerie, les transports, l’alimentation, l’énergie, la conception, la réparation ou la réutilisation d’objets (Lallement 2015; Anderson 2014).
Derrière le terme d’économie collaborative, on retrouve souvent des plateformes numériques à vocation marchande (telles que Airbnb, Kickstarter, Uber), non marchande (ex. Wikipedia, ou initiatives visant à faciliter la réparation ou réutilisation d’objets) ou hybrides (comme par exemple La Ruche qui dit Oui dans le secteur de la distribution alimentaire, Ifixit dans le domaine de la réparation des biens, etc.). Les consommateurs adoptent ces nouveaux services de manière massive : 89% des Français y auraient déjà eu recours en 2015 (Nomadeis/TNS Sofres, 2015). Mais en dépit de l’enthousiasme des consommateurs pour ces nouvelles pratiques, les contours du champ de l’économie collaborative restent flous. D’une part, parce qu’elle concerne de multiples secteurs d’activités (transports, logement, services, production...), elle est difficile à appréhender sans considérer les spécificités propres à chaque secteur. D’autre part, il existe un flou conceptuel autour de l’économie collaborative et des notions voisines comme l’économie du partage, de la fonctionnalité ou du pair à pair, notions qui ont la particularité́ de se recouper sans jamais complètement se recouvrir, et dont les définitions varient aussi d’un pays à l’autre. Conceptuellement, les valeurs de « partage » ou de « collaboration » soulèvent aussi de nombreuses interrogations dans un contexte où un petit nombre de plateformes, du fait de leur pouvoir de marché, peuvent exproprier une grande part de la valeur créée dans leur écosystème.
L’objectif de cette ST-AIMS est de mieux appréhender cet objet émergent qui offre des opportunités intéressantes pour les sciences de gestion, notamment à travers : 1) la mise en évidence de business models et leur impact sur les organisations traditionnelles ; 2) les impacts et controverses environnementales et sociales de l’économie collaborative, 3) la dynamique d’institutionnalisation du champ ainsi qu’une meilleure compréhension des organisations qui s’y développent.

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