Le whistleblowing peut être défini « comme le fait, pour un membre d'une organisation (ancien ou actuel), de révéler l'existence de pratiques illégales, immorales ou illégitimes dont l'employeur a la maîtrise, à une personne ou à un organisme susceptible de remédier à la situation » (Near et Miceli, 1985). La mise en place du whistleblowing, dont nous verrons qu'il devient "alerte éthique" en France, vise à restaurer la confiance des investisseurs, en renforçant la fiabilité de l'information financière et en améliorant la responsabilité des gestionnaires. Que se passe-t-il lorsqu'une pratique de contrôle interne américaine (whistleblowing) est déployée au sein d'entreprises françaises cotées aux Etats-Unis ou au sein de filiales d'entreprises américaines établies en France ? Cet article tente de répondre à cette question en analysant le déploiement de cette pratique qui nous vient d’outre-Atlantique (volet de la loi Sarbanes-Oxley, 2002). Cette recherche est qualitative et exploratoire. Elle propose l'identification de trois enjeux managériaux et interroge deux vecteurs susceptibles d'infléchir les pratiques de gouvernement d'entreprise dans les pratiques de contrôle interne.