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Colloque International à l’ISM (Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines) "Citoyenneté et intégration européennes. Les entreprises et l’intégration européenne." - du 01 au 01 Août 2015 - ISM-Larequoi (Saint-Quentin-en-Yvelines)

La session organisée le 8 janvier 2015 est la cinquième d’une série consacrée aux problématiques de citoyenneté et d’intégration européenne, organisée en partenariat avec une dizaine d’universités d’Europe centrale et orientale. La première a été consacrée à « l’Europe face à ses nouveaux citoyens : des mobilisations aux élections », à Sofia, le 16 avril 2014. Les thématiques, le 23 avril 2014 à Banska Bystrica et le 6 octobre 2014 à Cracovie, sont centrées sur « Coopérations, Intégrations et Voisinages », 10 ans après l’intégration de ces pays dans l’UE. Enfin, à Cluj-Napoca, le 15 mai 2014, la session s’intitulait « Les médias et la citoyenneté européenne ». Les approches développées dans la session du 8 janvier 2015 peuvent être multiples, et pourront concerner notamment les domaines suivants : - Management : L’intégration européenne implique une relative homogénéisation des systèmes de contrôle de gestion, une mise en place d’indicateurs et de normes partagés, et peut-être d’un système comptable européen intégré. Plus généralement, une analyse des conséquences de l’intégration européenne sur les pratiques managériales est nécessaire. La question des équilibres entre l’adaptation des pratiques et outils aux spécificités locales et la cohérence d’ensemble des systèmes de gestion, au regard des logiques européennes notamment, est également posée. - Culture : L’intégration européenne implique pour les entreprises une certaine unicité des systèmes de management et des procédures, ou a minima une mise en conformité et une standardisation au regard de normes supranationales. Cependant, l’extension des domaines d’action et les nouvelles diversités des personnels mais aussi des consommateurs, peuvent entraîner un allongement des processus d’information et de décision et induire paradoxalement de nouvelles distances, qu’il est alors important de maîtriser. En outre, des questions interculturelles se posent pour les entreprises qui opèrent sur des sphères géographiques élargies. - Ressources Humaines : La législation sociale contribue, ou peut contribuer, à l’intégration européenne. Il est également nécessaire d’envisager des dispositifs de formation permettant l’acquisition de compétences nécessaires aux nouvelles situations institutionnelles et marchandes, en particulier au sein des derniers États membres. En outre, les dispositifs spécifiques d’expatriation et la création du statut de travailleurs détachés supposent des processus particuliers de gestion des ressources humaines. - Management public : La politique industrielle désormais induite par la Commission européenne entend promouvoir l’innovation, en particulier, ou encore intégrer les entreprises aux projets de recherche. Cette logique politique induit une uniformisation de conceptions comme de pratiques au sein de chaque État membre et peut réduire les possibilités d’expérimentation originale. Par ailleurs, les régulations réalisées sur les secteurs des biens collectifs (eau, transport, énergie, etc.) entrainent des modifications parfois majeures dans les modes de fonctionnement des entreprises ou des opérateurs participant au service public. - Marketing et communication : Certes l'intégration peut permettre par une économie d'échelle de réduire les budgets marketing et communication (étude de marché à l’échelle de l’UE, unicité de la politique de communication, campagne de publicité pensée et réalisée au niveau européen, mise en place de normes et de logos pour une plus grande masse de consommateurs). Néanmoins la réduction des barrières à l'entrée pour les autres producteurs européens (voire mondiaux vu la politique commerciale libérale de l'UE) réduit aussi l'attractivité du marché pour l’entreprise qui ne peut plus bénéficier de marché protégé, de base arrière, ce qui réduit leurs marges et également leurs possibilités d’innovation.. La réglementation européenne sur le respect des principes de concurrence augmente le coût des ententes et le risque d'être pris, la rivalité inter firmes se renforce donc mais également le consumérisme, d'où une mise en place de discours et d'actions commerciales accroissant les coûts. Cette apparente contradiction doit être replacée dans son contexte selon les produits, les services, la culture, le type d'entreprise, de consommateurs, etc. - Politique et stratégie : Les délocalisations intra-européennes, les stratégies d’optimisation fiscale et des charges sociales sont autant de déterminants des tendances des mobilités économiques intra-européennes. Une entreprise citoyenne et responsable au niveau européen doit prendre en compte ces conséquences tout en poursuivant ses objectifs, mais comment inciter, encourager dans un sens stratégiquement cohérent, tout en prévenant et contrôlant les dérives parfois constatées ? Plus généralement, la Responsabilité sociétale des entreprises peut s’articuler, s’enrichir de l’intégration européenne, mais comment faire ?

Emmanuel Aman-Morin - emmanuel.aman-morin@uvsq.fr
www.larequoi.uvsq.fr
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